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Lubrizol France, acteur majeur dans la production d’additifs chimiques, suspend pour une durée indéterminée son plan social qui prévoyait la suppression de 106 postes sur ses sites de Rouen et du Havre, situés en Seine-Maritime. Cette décision intervient dans un contexte économique international en pleine évolution.
Fin de la procédure de consultation pour la réorganisation
L’entreprise a informé les comités sociaux et économiques (CSE) ainsi que les salariés des deux sites qu’elle mettait un terme à la procédure de consultation en cours, liée à la réorganisation de ses activités. Lubrizol souligne que depuis l’annonce initiale du projet, le contexte international relatif aux chaînes d’approvisionnement a fortement changé. Ces bouleversements s’inscrivent dans un environnement macroéconomique incertain, marqué par une pression accrue sur les coûts et une disponibilité plus limitée des matières premières, impactant profondément l’ensemble de l’industrie chimique et ses clients.
Une baisse significative des volumes de production
Le projet de licenciements, révélé début février, avait suscité une forte mobilisation des salariés, notamment sous forme de grèves, ainsi que des réactions vives de la part d’élus locaux, à l’image du maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol.
Selon Lubrizol, cette restructuration répondait à la nécessité impérative de sauvegarder la compétitivité de l’entreprise. En effet, une baisse de la demande sur le marché européen des additifs a provoqué un recul des volumes de production de plus de 30 % sur les sites français de Lubrizol, engendrant également une surcapacité importante à Rouen et au Havre.
L’entreprise, qui emploie environ 700 salariés, affirme désormais vouloir sécuriser l’approvisionnement de ses clients. Toutefois, la problématique liée à la diminution des volumes et à la surcapacité sur les sites reste une réalité tangible, comme le précise Nicolas Adam, directeur général de Lubrizol France et directeur du site du Havre. Ce dernier souhaite engager un travail pour retrouver un climat de travail productif.
Un soulagement mitigé pour les salariés
Le plan de sauvegarde de l’emploi, initialement prévu pour 169 suppressions de postes et ramené à 106 lors des négociations, est désormais suspendu, ainsi que toutes les mesures associées, confirme Francis Malandain, délégué CFE-CGC de Lubrizol.
Ce dernier qualifie cette décision de « bonne nouvelle en demi-teinte » car la direction n’a pas souhaité s’engager sur l’absence totale de plan de sauvegarde de l’emploi pour les trois prochaines années. « L’avenir demeure incertain et les salariés restent inquiets. Certains avaient déjà mentalement quitté l’entreprise », ajoute-t-il.
Les sites français de Lubrizol
Lubrizol France exploite trois sites majeurs sur le territoire national : à Rouen et Oudalle en Seine-Maritime, ainsi qu’à Mourenx dans les Pyrénées-Atlantiques. Ces implantations assurent la production d’additifs pour essence, diesel ainsi que de lubrifiants moteurs et industriels.