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Le 4 mai, un missile tiré par les Houthis a frappé l’aéroport de Tel Aviv en Israël, provoquant une riposte immédiate des États-Unis ciblant les rebelles dans la capitale yéménite, Sanaa. Dans ce conflit intense, les Américains, notamment sous la présidence de Donald Trump, ont déjà frappé plus de mille cibles depuis la mi-mars. Ce conflit met au jour le rôle crucial d’un général iranien, Abdul Reza Shahlai, surnommé Haj Youssouf, qui coordonne pour l’Iran les relations politiques, militaires et économiques avec les Houthis.
Un général iranien aux commandes des Houthis
Selon l’opposition iranienne en exil, ce brigadier général des Gardiens de la révolution, l’une des figures majeures de la force Al Qods, joue un rôle central dans le contrôle et le commandement des Houthis. Afchine Alavi, porte-parole à Paris de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), affirme que « ces informations, recueillies depuis l’intérieur de l’Iran, montrent clairement que le contrôle des Houthis à Téhéran est assuré par les plus hauts responsables des Gardiens de la révolution ». L’OMPI dénonce une « exportation institutionnalisée du terrorisme et de la guerre » orchestrée par le régime iranien.
En 2019, durant le premier mandat de Donald Trump, une récompense de 13,5 millions d’euros (15 millions de dollars) a été offerte pour toute information sur les « activités financières, réseaux et associés » de Shahlai. Ce dernier est notamment impliqué dans une attaque ayant causé la mort de cinq soldats américains en Irak et une tentative d’assassinat contre l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis. Malgré cela, son apparence demeure inconnue des services américains, qui supposaient déjà qu’il résidait au Yémen.
Une cible ratée lors de l’opération contre Soleimani
En janvier 2020, lorsque Donald Trump ordonna l’élimination du général Qassem Soleimani, commandant de la Force Al-Qods, une opération parallèle visa également Shahlai au Yémen. Cependant, la frappe aérienne destinée à l’éliminer n’atteignit pas sa cible.
Entre le Yémen et l’Iran : la logistique des armes
Shahlai continuerait de superviser la livraison de missiles et drones aux Houthis, qui utilisent ces armes pour frapper Israël, notamment depuis le début des attaques contre Gaza, ainsi que pour attaquer les navires dans la mer Rouge et le Golfe d’Aden. Il se déplacerait régulièrement entre l’Iran et le Yémen, épaulé par un logisticien des Gardiens de la révolution connu sous le nom d’Abu Fatemeh.
L’OMPI a identifié le port de Djask, situé au sud de l’Iran sur le golfe d’Oman, comme un point névralgique de ces trafics d’armement. Les Gardiens de la révolution y disposent de quais construits initialement durant la guerre Iran-Irak puis développés pour contourner les sanctions sur le pétrole iranien.
Des méthodes sophistiquées pour dissimuler les armes
Les transports de matériel militaire s’effectuent souvent à bord de barges civiles et de bateaux de pêche réquisitionnés. Pour masquer les missiles, les Iraniens utilisent des bouées volumineuses entourant ces navires, permettant ensuite d’échanger les cargaisons en mer en toute discrétion.
Dans le contexte actuel des négociations sur le nucléaire entre les États-Unis et l’Iran, Washington a renouvelé le 27 avril ses accusations contre Téhéran, affirmant que « l’Iran continue indubitablement de fournir un soutien aux Houthis » et que ces derniers ne pourraient pas attaquer les forces américaines sans l’aide du régime iranien.
Intervention britannique et américaine au Yémen
Le 30 avril, des avions de combat britanniques Typhoon, aux côtés des forces américaines, ont mené des frappes au Yémen visant des installations suspectées de fabriquer des drones utilisés pour attaquer les navires dans la mer Rouge et le Golfe d’Aden. Ces opérations illustrent la montée en puissance du conflit indirect opposant les États-Unis et leurs alliés aux Houthis soutenus par l’Iran.