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Le Conseil militaire malien suspend les activités des partis politiques
Le Conseil militaire de transition au Mali a annoncé la suspension des activités des partis politiques ainsi que des organisations et structures similaires dans le pays.
Cette décision a été prise par décret présidentiel signé par le président du Conseil militaire, le général Assimi Goïta, et diffusée mercredi soir à la télévision officielle.
Motifs officiels et contexte politique
Le communiqué officiel précise que la suspension des activités des partis politiques est justifiée par des raisons liées à l’ordre public, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Cette mesure n’a pas surpris les forces politiques maliennes, car elle fait suite à des consultations nationales organisées par le gouvernement – consultations boycottées par l’opposition – qui avaient recommandé :
- la suspension des activités des partis politiques ;
- la nomination du général Goïta à la présidence d’une période de transition de cinq ans renouvelable.
Manifestations en faveur de la démocratie
À la fin de la semaine dernière, plusieurs centaines de militants ont bravé les menaces du gouvernement militaire en organisant la première manifestation pro-démocratie depuis la prise de pouvoir par l’armée, il y a près de quatre ans.
Les manifestants ont scandé des slogans contre l’armée et le Conseil militaire au pouvoir, réclamant le retour à un gouvernement civil et l’organisation d’élections démocratiques.
Réactions des opposants au Conseil militaire
Dans une déclaration à l’Agence Associated Press, Cheikh Omar Doumbia, un des leaders opposés aux décisions du Conseil militaire et organisateur des manifestations, a déclaré :
« Je ne suis pas surpris, je m’y attendais, car c’est leur méthode pour nous empêcher de mener nos activités. Mais nous continuerons à défendre la démocratie au Mali. Nous sommes un peuple engagé envers la démocratie. »
Contexte régional et tensions internes
La suspension des partis politiques au Mali intervient parallèlement à une décision similaire prise par le Conseil militaire au Niger, où la loi sur les partis et les regroupements politiques a été abrogée conformément aux recommandations du Congrès national de refondation.
Sur le plan national, la pression s’accroît sur le Conseil de transition à Bamako. Il n’a pas respecté le calendrier prévu pour l’organisation des élections et est engagé dans un nouveau conflit avec les Touaregs du nord. Par ailleurs, il a suspendu la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation signé à Alger en 2015.