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Le benralizumab, un traitement ciblé pour l’asthme éosinophilique sévère, montre des résultats prometteurs avec une rémission clinique durable chez près d’un tiers des patients après deux ans de traitement. Une étude récente menée en conditions réelles révèle des bénéfices plus marqués chez les patients n’ayant jamais reçu de traitement biologique auparavant.
Une étude en conditions réelles sur le benralizumab
Entre 2018 et 2023, des chercheurs ont suivi 1070 patients adultes atteints d’asthme éosinophilique sévère (âge moyen de 55,2 ans, 58,7 % de femmes) traités par benralizumab pendant jusqu’à 96 semaines. Parmi eux, 662 étaient biologiques naïfs, c’est-à-dire sans antécédents de traitement biologique, alors que 404 avaient déjà reçu d’autres biothérapies. À l’inclusion, 55 % des patients prenaient des corticostéroïdes oraux en traitement d’entretien.
Le critère principal étudié était la rémission clinique, définie par une absence d’exacerbations, l’arrêt des corticostéroïdes oraux d’entretien, et un asthme bien contrôlé, évaluée aux semaines 0, 48 et 96. Les chercheurs ont également analysé l’impact des caractéristiques initiales des patients sur la rémission à long terme.
Résultats : une rémission durable chez plus d’un tiers des patients
Les résultats montrent que la rémission clinique était quasi inexistante à l’inclusion (0,4 %), mais qu’elle a atteint 39 % à 48 semaines, puis 31 % à 96 semaines. Les patients biologiques naïfs présentaient des taux de rémission significativement plus élevés que les patients déjà traités par des biologiques (36 % contre 23 %).
Le statut sans exacerbation a également progressé : de 3,3 % au départ à 72 % à 48 semaines, puis 60 % à 96 semaines. Là encore, les patients biologiques naïfs bénéficiaient davantage, avec 67 % sans exacerbation contre 55 % chez les autres. Par ailleurs, la proportion de patients ayant arrêté les corticostéroïdes oraux d’entretien est passée de 65 % au départ à 76 % aux deux points de suivi.
Plusieurs facteurs initiaux ont été liés à la réussite de la rémission à long terme : une dose plus faible de corticostéroïdes d’entretien, un indice de masse corporelle (IMC) plus bas, et un taux élevé d’éosinophiles sanguins avant début du traitement.
Implications pour la prise en charge de l’asthme sévère
Les auteurs soulignent que les bénéfices du benralizumab sont maintenus indépendamment des traitements biologiques antérieurs et de certaines caractéristiques cliniques basales. Ils insistent sur l’importance d’une intervention précoce, car les patients avec une charge de maladie moins importante ont plus de chances d’atteindre la rémission clinique à long terme.
Limites de l’étude
Cette étude observationnelle n’incluait pas de groupe contrôle, ce qui limite la comparaison directe avec d’autres traitements. De plus, les données insuffisantes sur la fonction pulmonaire n’ont pas permis d’intégrer cet aspect dans la définition de la rémission. Enfin, la période de collecte des données a coïncidé avec la pandémie de COVID-19, ce qui pourrait avoir influencé certains résultats.