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Depuis 1995 à Lausanne, l’association Dis no s’engage fermement pour prévenir les violences sexuelles faites aux enfants. Initialement centrée sur la sensibilisation directe des enfants aux risques, elle a réorienté sa mission en 2014, estimant que la responsabilité de la protection ne doit pas reposer sur les plus jeunes eux-mêmes.
Une évolution majeure dans la prévention des violences sexuelles enfants
À ses débuts, Dis no focalisait ses actions sur l’éducation et la sensibilisation des enfants afin qu’ils prennent conscience des dangers liés aux agressions sexuelles. Cependant, une réflexion profonde est venue bouleverser cette approche en 2014. Hakim Gonthier, président de l’association, souligne : « Il a fallu repositionner le curseur là où il devait se trouver ». Désormais, Dis no œuvre principalement pour empêcher les passages à l’acte.
L’association forme les professionnels de santé et sensibilise le grand public, mais elle met aussi l’accent sur l’écoute et la prise en charge des personnes, adultes ou proches, qui expriment des pensées ou comportements problématiques impliquant des enfants.
Clarifier les notions : pédophilie, pédocriminalité et hébéphilie
Pour Dis no, il est essentiel de dissiper les confusions entourant les termes liés aux violences sexuelles sur enfants. Tous les pédophiles ne passent pas à l’acte — ils constituent même une minorité. Par ailleurs, tous les auteurs de violences sexuelles ne sont pas nécessairement pédophiles.
Les définitions précises sont les suivantes :
- Pédophilie : attirance sexuelle pour les enfants au stade prépubère.
- Hébéphilie : attirance pour les adolescents en début de puberté.
Dis no rappelle que bien que la pédophilie soit un facteur de risque, elle n’est qu’un élément parmi d’autres qui peuvent motiver une agression. « Les personnes concernées par une attirance ne l’ont pas choisie, mais elles restent responsables de leurs actes », insiste Hakim Gonthier.
Lever la confusion entre pédophilie et pédocriminalité est un enjeu central pour l’association, afin d’adopter des stratégies de prévention adaptées.
Trente ans de lutte silencieuse et essentielle
Alors que Dis no fête ses trente années d’existence, son travail reste délicat mais incontournable. L’association s’efforce d’apporter un soutien discret mais fondamental, à travers l’écoute attentive et l’accompagnement des personnes à risque avant que des actes ne soient commis.