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Luis Arce se retire de la course présidentielle en Bolivie

by Sara
Luis Arce se retire de la course présidentielle en Bolivie
Bolivie

Luis Arce se retire de la course présidentielle en Bolivie

À l’approche des élections présidentielles très disputées du 17 août en Bolivie, deux événements majeurs pourraient influencer considérablement le résultat du scrutin.

Le mercredi, le président sortant Luis Arce a annoncé qu’il renonçait à sa candidature à un second mandat, après un quinquennat marqué par de nombreuses turbulences.

Sur ses réseaux sociaux, il a déclaré : « Aujourd’hui, j’informe fermement le peuple bolivien de ma décision de décliner ma candidature à la réélection présidentielle lors des élections du mois d’août ». Il a ajouté qu’il agissait avec la conviction claire de ne pas devenir un facteur de division du vote populaire, ni de faciliter un projet fasciste de droite visant à détruire l’État plurinational.

Le même jour, la Cour constitutionnelle bolivienne a également statué que l’ancien mentor politique d’Arce, désormais rival, Evo Morales, ne pouvait pas se présenter à un nouveau mandat présidentiel, confirmant ainsi la limite de deux mandats.

Malgré cette décision, Morales, ancien président contesté ayant déjà exercé trois mandats et cherchant un quatrième, est resté défiant sur les réseaux sociaux, affirmant que seul le peuple pouvait lui demander de renoncer à sa candidature.

Ces deux annonces ont accentué l’incertitude dans une course présidentielle déjà tumultueuse, où aucun favori clair n’a émergé jusqu’à présent.

Le retrait de Luis Arce

Depuis son élection en 2020, Luis Arce dirige la Bolivie après une crise politique qui avait contraint Morales à fuir le pays, laissant brièvement la place à un président de droite.

Son mandat a été également marqué par des bouleversements, notamment la rupture de sa relation avec Morales et une baisse de popularité de son gouvernement.

  • Les deux hommes sont liés au Mouvement pour le Socialisme (MAS), un parti de gauche fondé par Morales il y a trente ans.
  • Ce parti est devenu une force majeure dans la politique bolivienne.
  • Malgré cela, Arce a vu ses intentions de vote diminuer à l’approche de l’élection d’août.

L’inflation bolivienne a atteint son plus haut niveau en dix ans, la valeur de la monnaie nationale a chuté, et les réserves de devises étrangères de la banque centrale se sont épuisées. Un marché noir a même émergé où la monnaie bolivienne vaut la moitié de son taux officiel.

Autrefois exportateur de gaz naturel, le pays dépend désormais des importations pour pallier ses pénuries énergétiques.

Bien que certains de ces problèmes précèdent le mandat d’Arce, le mécontentement public s’est intensifié, alimentant des spéculations sur un possible changement politique lors des prochaines élections.

Arce a également dû affronter la montée d’un mouvement de droite puissant. En 2022, la décision de son gouvernement de retarder un recensement national a déclenché des manifestations meurtrières, notamment dans la région de Santa Cruz, où des activistes conservateurs espéraient que le recensement refléterait une croissance démographique permettant d’augmenter les fonds gouvernementaux et le nombre de sièges législatifs.

Il a aussi été confronté à une opposition au sein même de sa coalition, surtout de la part de Morales, son ancien mentor. Cette division a fracturé les membres du MAS entre loyalistes de Morales et partisans d’Arce.

Cette scission a culminé en juin 2024 lorsque le général Juan José Zúñiga, choisi par Arce, a mené une tentative de coup d’État ratée contre lui, accusant publiquement Arce de mauvaise gestion et d’appauvrissement du pays.

Profitant du mécontentement populaire, Morales a intensifié ses ambitions pour un quatrième mandat et a lancé une marche de protestation contre son ancien allié, imposant un ultimatum pour provoquer des changements au gouvernement.

Après avoir abandonné la course présidentielle, Arce a appelé à « l’unité la plus large » du mouvement de gauche bolivien, insistant sur la nécessité de soutenir un candidat unique pour « vaincre les pilleurs de la Bolivie ».

Il a conclu : « Seule la lutte unie du peuple assure le meilleur avenir pour la Bolivie. Notre vote sera uni contre la menace de la droite et du fascisme. »

Morales continue de contester la limite des mandats

Un élément imprévisible demeure sur la scène politique de gauche bolivienne : Evo Morales lui-même.

Premier président indigène de la Bolivie, Morales reste une figure populaire malgré plusieurs scandales récents qui ont entaché son image.

  • Élu pour la première fois en 2005, il a été réélu deux fois.
  • Sa tentative de rester au pouvoir en 2019 a provoqué une crise politique grave, le contraignant à démissionner et à s’exiler après des accusations de fraude électorale.
  • Il a longtemps cherché à briguer un quatrième mandat.

En 2016, un référendum visant à supprimer les limites de mandats présidentiels a été rejeté. Cependant, Morales a réussi, via la Cour constitutionnelle, à se présenter à un quatrième mandat en 2019, ce qui a suscité des accusations de coup d’État démocratique.

La Cour est revenue sur cette décision en 2023, confirmant la limite de deux mandats et interdisant Morales de se présenter à l’élection d’août, décision validée à plusieurs reprises, y compris mercredi dernier.

Par ailleurs, en octobre dernier, Morales a fait face à des accusations de viol statutaire pour avoir prétendument eu un enfant avec une fille de 15 ans durant sa présidence. Il a nié ces accusations et cherche à échapper aux mandats d’arrêt.

Des médias rapportent qu’il se trouve actuellement avec ses partisans dans le département rural de Cochabamba, au nord du pays.

En février, Morales avait annoncé sa candidature à la réélection. Mercredi, il a dénoncé la décision de la Cour constitutionnelle comme une violation de ses droits humains et une ingérence étrangère, qualifiant le jugement de politique partisane au service « de l’ennemi éternel du peuple : l’empire américain ».

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/5/15/president-luis-arce-quits-bolivias-presidential-race-amid-slumping-support

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