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Les femmes abandonnent la pilule : risques et alternatives

by Sara
Les femmes abandonnent la pilule : risques et alternatives
Suisse, Danemark

De plus en plus de femmes renoncent à la pilule contraceptive, suscitant un débat autour des risques associés à la contraception hormonale et des alternatives possibles. Deux études approfondies, réalisées au Danemark, ont récemment mis en lumière les effets secondaires parfois méconnus de ces méthodes, notamment les thromboses et complications cardiovasculaires.

Gros plan sur une femme tenant des pilules contraceptives, illustrant les méthodes de contraception.

Les chiffres clés et le contexte

Seules 16 % des femmes utilisent encore la pilule comme moyen de contraception, selon une enquête suisse récente. Cette baisse de popularité coïncide avec une prise de conscience accrue des risques liés aux contraceptifs hormonaux. En parallèle, les stérilets hormonaux gagnent en popularité, notamment parce qu’ils ne majorent pas le risque de thrombose veineuse.

  • 16 % d’utilisation de la pilule chez les femmes de 15 à 45 ans.
  • Risque accru de thrombose et d’accidents vasculaires cérébraux avec certaines pilules.
  • Les pilules de troisième et quatrième générations présentent les effets secondaires les plus importants.
  • Les stérilets hormonaux sont considérés comme des alternatives plus sûres.

Analyse des études danoises sur la contraception hormonale

Deux millions de femmes ont été suivies pendant 15 ans dans le cadre d’études menées au Danemark, profitant de l’un des systèmes de santé numériques les plus avancés au monde. Ces recherches ont porté non seulement sur les pilules combinées et progestatives, mais aussi sur d’autres méthodes hormonales telles que les stérilets, l’anneau vaginal, les injections et les implants.

Risque de thrombose veineuse

La première étude s’est concentrée sur la fréquence des thromboses veineuses, un effet secondaire reconnu. Un cas emblématique, celui d’une jeune fille suisse devenue invalide après une embolie pulmonaire liée à la pilule Yasmin, avait déjà révélé les enjeux. Malgré un verdict judiciaire favorable au laboratoire Bayer, le débat reste vif.

Différences entre pilules par génération

Les pilules contraceptives sont classées en différentes générations :

  • Première génération : Pilules des années 1960, fortement dosées en œstrogènes, aujourd’hui délaissées.
  • Deuxième génération : Introduites dans les années 1970, elles combinent œstrogènes et lévonorgestrel, avec un risque moindre de thrombose.
  • Troisième et quatrième générations : Commercialisées depuis les années 1990, elles contiennent des progestatifs synthétiques comme la drospirénone, associée à un risque plus élevé de thrombose veineuse.

Angela Niggli, chef du service d’endocrinologie à l’Hôpital universitaire de Zurich, précise que la plupart des prescriptions concernent les pilules à base de lévonorgestrel, considérées comme plus sûres.

Comparaison des risques entre méthodes contraceptives

Le risque annuel de thrombose chez les femmes de 15 à 49 ans qui n’utilisent pas de contraception hormonale est d’environ 2 femmes pour 10 000. Ce risque varie ensuite selon la méthode :

  • 7,6 cas pour 10 000 femmes avec la pilule de deuxième génération (œstrogènes + lévonorgestrel).
  • Jusqu’à 10 cas pour d’autres pilules combinées récentes.
  • Près de 12 cas avec l’injection trimestrielle.
  • 8 cas avec les anneaux vaginaux et les patchs hormonaux.
  • Moins de cas avec les pilules uniquement progestatives.

Les implants progestatifs et les stérilets hormonaux ont un effet quasi neutre sur le risque de thrombose, ce qui explique leur succès croissant.

Pilules contraceptives, préservatifs et dispositif intra-utérin sur fond rose, représentant différents moyens de contraception.

Risques d’accidents vasculaires et infarctus

Une seconde étude s’est penchée sur les complications artérielles, jusqu’ici peu étudiées en raison de leur rareté. Il en ressort que les pilules combinées doublent le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez les femmes jeunes. Par exemple, sur 4 760 femmes utilisant la pilule pendant un an, un AVC a été constaté. Le risque d’infarctus du myocarde reste quant à lui plus faible, avec environ un cas pour 10 000 utilisatrices.

La prise en compte des facteurs de risque individuels, tels que l’obésité, le tabagisme, les migraines sévères ou les antécédents de thrombose, est primordiale dans le choix d’un moyen contraceptif.

Évolution des pratiques contraceptives en Suisse

En Suisse, les médecins recommandent souvent aux femmes de plus de 35 ans d’adopter d’autres méthodes que la pilule hormonale. En parallèle, les préservatifs restent largement utilisés (36 %), en particulier pour leur rôle dans la prévention des infections sexuellement transmissibles, malgré une baisse d’usage chez les jeunes.

Parmi les motivations à l’abandon de la pilule, on retrouve la peur des effets secondaires et la volonté de renouer avec un cycle menstruel naturel. Malgré ces craintes, la pilule demeure l’une des méthodes contraceptives les plus fiables.

La pilule d’urgence est accessible sans ordonnance et le recours aux stérilets – qu’ils contiennent des hormones ou du cuivre – se généralise, ces dispositifs pouvant rester en place au moins cinq ans.

source:https://www.24heures.ch/contraception-en-suisse-les-femmes-se-detournent-de-la-pilule-857756758632

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