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Israël et la Leçon de l’Allemagne sur la Mémoire de la Nakba

by Sara
Israël et la Leçon de l'Allemagne sur la Mémoire de la Nakba
Israël, Palestine, Allemagne

Israël et la Leçon de l’Allemagne sur la Mémoire de la Nakba

Une journaliste allemande installée en Israël critique la politique du gouvernement de Benjamin Netanyahou qui cherche à étouffer toute voix appelant à commémorer la Nakba, célébrée chaque 15 mai. Cette date marque l’exil forcé des Palestiniens de leur terre en 1948.

Un Tabou Officiel autour de la Nakba

Vera Weidenbach, correspondante indépendante basée à Tel-Aviv, dénonce dans un article publié par Haaretz l’attitude des autorités israéliennes qui ne se contentent pas d’ignorer cette commémoration, mais considèrent même le terme « Nakba » comme un tabou interdit.

Conflits Quotidiens et Dilemmes Personnels

Elle souligne l’ironie tragique où chaque jour, l’armée israélienne continue ses opérations meurtrières contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, ce qui mine le sens même de la vie quotidienne en Israël. Cette situation crée en elle des contradictions intenses, parfois plusieurs fois par jour, la plongeant dans une profonde inquiétude quant à l’avenir du pays qu’elle a choisi comme patrie.

Cette spirale de réflexions conduit de nombreux Israéliens au désespoir, avec une volonté croissante de quitter le pays. Vera Weidenbach s’interroge sur les raisons qui l’ont poussée à quitter son pays natal, l’Allemagne, pour s’installer en Israël.

Appel à une Langue Commune pour Parler de la Nakba

Elle s’adresse aux Israéliens de toutes origines en leur demandant de reconnaître que l’impossibilité de commémorer la Nakba constitue un obstacle majeur. Selon elle, une langue commune doit émerger pour que tous puissent parler de la Nakba et de la douleur profonde qui serre leur cœur.

Leçons à Tirer de l’Allemagne

Weidenbach exhorte les Israéliens à s’inspirer de l’exemple allemand. Après l’Holocauste durant la Seconde Guerre mondiale, le peuple allemand a construit une langue commune pour parler de cette tragédie collective. Elle cite la philosophe juive allemande Hannah Arendt, qui insistait sur la distinction entre culpabilité individuelle et responsabilité collective.

  • Arendt rejetait l’idée que tous les Allemands étaient coupables, affirmant que « lorsque tout le monde est coupable, personne n’est coupable ».
  • Weidenbach interprète cette phrase comme signifiant qu’on ne peut blâmer un individu isolé pour ses actes, mais que si la culpabilité est une responsabilité collective, alors les véritables auteurs se cachent derrière la masse.

Unité et Pluralité en Israël : Une Dualité Complexe

Si beaucoup d’Israéliens considèrent que leur unité est une force, d’autres voient cette unité comme une soumission à un gouvernement extrémiste qui mine la pluralité, pourtant essentielle pour renforcer la société, selon l’article.

Weidenbach rappelle que le sionisme n’a jamais été un mouvement homogène politiquement. Parmi les signataires de la déclaration de création de l’État d’Israël se trouvaient des communistes, des socialistes et des juifs orthodoxes, reflétant la diversité politique.

Recommandations pour un Avenir Pluriel

Pour éviter que l’État israélien ne tombe dans une logique nationaliste étroite, l’auteure préconise :

  • Le soutien à la diversité culturelle
  • La liberté d’expression
  • Un journalisme indépendant
  • Le respect du droit international

Elle considère que la commémoration de la Nakba est l’occasion idéale pour commencer à appliquer ces principes, car c’est le jour le plus douloureux et symbolique.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/5/16/%d9%83%d8%a7%d8%aa%d8%a8%d8%a9-%d8%a8%d9%87%d8%a2%d8%b1%d8%aa%d8%b3-%d8%b9%d9%84%d9%89-%d8%a5%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84-%d8%aa%d8%b9%d9%84%d9%85-%d8%a7%d9%84%d8%af%d8%b1%d8%b3-%d9%85%d9%86

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