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À l’approche de la Journée mondiale de l’Hypertension artérielle (Jmhta) 2025, célébrée chaque année le 14 mai, la Fondation Cœur citoyen a organisé un séminaire scientifique préparatoire, le Pré-Jmhta, le 3 mai 2025. Cet événement, le onzième du genre, s’est tenu à l’Académie des maladies métaboliques à Yopougon Saint-Louis, Abidjan, sous le thème : « Mesurez votre tension artérielle avec précision, contrôlez-la, vivez plus longtemps ».
Un rendez-vous pluridisciplinaire pour mieux gérer l’hypertension
Le séminaire a mis en lumière les résultats d’études menées par de jeunes chercheurs, notamment des internes des hôpitaux, renforçant ainsi la dynamique scientifique autour de l’hypertension. Caroline Coulibaly, secrétaire générale de la Fondation Cœur citoyen, souligne l’importance de cette plateforme :
« C’est une rencontre pluridisciplinaire réunissant cardiologues, néphrologues, neurologues, diabétologues et médecins généralistes. Elle permet un partage d’expériences crucial pour la prise en charge des maladies métaboliques, avec un focus particulier sur l’hypertension artérielle, un enjeu majeur de santé publique. »
Hypertension : un tueur silencieux qui menace la population
Pour le Dr Soya Esaïe, maître de conférences et spécialiste en cardiologie vasculaire, l’hypertension artérielle (HTA) représente un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires, souvent révélées par des complications graves pouvant entraîner le décès.
Malgré les campagnes de sensibilisation et de dépistage conduites par les autorités sanitaires, l’hypertension reste largement sous-diagnostiquée et mal contrôlée. Le médecin insiste :
- Près de 30 à 40 % de la population serait concernée par l’HTA.
- Il est primordial de consulter dès l’apparition des premiers symptômes tels que céphalées, troubles visuels, palpitations ou bourdonnements d’oreille.
- Un diagnostic précoce permet d’éviter des complications sévères comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou infarctus.
- Adopter une hygiène de vie saine en réduisant le sel, l’alcool, en pratiquant une activité physique régulière et en maîtrisant le stress est essentiel.
- L’éducation thérapeutique est également primordiale : il faut poursuivre le traitement même lorsque la tension est stabilisée.
Vers une médecine centrée sur la personne : témoignage d’une sociologue de la santé
Le séminaire a également abordé la dimension psychosociale avec le Dr Sonia Yapi, spécialiste en sociologie de la santé au Centre antidiabétique d’Abidjan (Cada). Sa communication, intitulée « Déconstruction et reconstruction identitaire à l’annonce du diagnostic du diabète », a mis en avant la nécessité d’un changement de paradigme en médecine.
Elle appelle à un passage de la médecine des organes à une médecine centrée sur la personne, tenant compte de l’environnement social du patient :
« La prise en charge doit s’adapter surtout aux maladies chroniques, afin de permettre aux patients de vivre pleinement avec leur condition. Il ne s’agit pas seulement d’accepter un traitement, mais aussi d’accepter leur statut de malade pour assurer une meilleure adhésion thérapeutique. »
Le Dr Yapi explique que, contrairement aux maladies aiguës où le traitement est court et la guérison attendue, les pathologies chroniques impliquent un changement durable dans les habitudes de vie, notamment alimentaires. Elle insiste sur l’importance de :
- Créer une alliance thérapeutique basée sur la négociation et la compréhension mutuelle.
- Gérer la crise psycho-sociale liée à l’acceptation de la maladie.
- Favoriser une approche holistique et personnalisée qui intègre les dimensions sociales et psychologiques du patient.