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Antonio Pelayo : Un témoin privilégié des papes et du Vatican

par Sara
Espagne, États-Unis, Vatican

Antonio Pelayo est un prêtre et journaliste espagnol qui a vécu une expérience unique au plus près des papes et du Vatican. Témoignant d’une carrière exceptionnelle, il a notamment célébré la messe avec deux pontifes différents, Juan Pablo II et François I. Présent à Rome depuis les années 1980, il est aujourd’hui un observateur incontournable des événements qui rythment l’Église catholique, notamment lors des conclaves. Portrait d’un témoin privilégié qui analyse le parcours du nouveau pape Léon XIV, anciennement cardinal Prevost.

Antonio Pelayo célébrant la messe lors de ses noces d'or sacerdotales en 2018

Un parcours entre sacerdoce et journalisme

Né à Valladolid en 1944, Antonio Pelayo a toujours eu pour vocation la prêtrise. Ordonné en 1968, il a également développé une passion pour le journalisme et le cinéma, au point d’avoir célébré le mariage du réalisateur José Luis Garci. Après avoir commencé à écrire pour la revue Vida Nueva, il rejoint le journal catholique Ya, d’abord envoyé à Paris puis à Rome où il réside depuis les années 1980.

Sa double casquette de prêtre et de journaliste lui permet de suivre de très près les papes, allant jusqu’à concelebrer des messes avec eux lors de dates anniversaires marquantes de sa vie sacerdotale. Sa connaissance intime du Vatican et des pontifes fait de lui un expert consulté à chaque événement majeur de l’Église.

Un regard unique sur le nouveau pape Léon XIV

Le nouveau pape, Léon XIV (anciennement cardinal Prevost), a surpris par la rapidité de son élection, l’un des conclaves les plus brefs de l’histoire récente. Antonio Pelayo partage ses impressions recueillies peu avant la fumée blanche : « Sa désignation a été intelligente et consensuelle, loin de la polarisation que certains prédisaient. »

La transformation spirituelle du cardinal Prevost en pape est décrite comme profonde et immédiate. Connu auparavant pour éviter la presse, il apparaît désormais beaucoup plus à l’aise et convaincu de sa mission. « Il y a un changement visible dans ses gestes et son attitude, semblable à celui que l’on a observé avec François », souligne Antonio.

Antonio Pelayo, photo archidiocèse de Valladolid

Une connaissance approfondie de l’Espagne et des cardinaux espagnols

Léon XIV connaît bien l’Espagne, pays qu’il a beaucoup visité en tant que supérieur général des Augustins. Il a également noué des liens avec plusieurs cardinaux espagnols importants. Cette proximité culturelle et spirituelle avec l’Espagne constitue un atout dans sa nouvelle fonction.

Un pape américain et un contrepoids à Donald Trump

Antonio Pelayo insiste sur le fait que le nouveau pape et Donald Trump sont les deux seuls chefs d’État nés aux États-Unis. Toutefois, il précise que Prevost est « le moins américain des Américains » puisqu’il a passé la majeure partie de sa vie d’adulte à l’étranger, notamment au Pérou et dans ses voyages en tant que supérieur des Augustins.

Antonio Pelayo, photo archidiocèse de Valladolid

Le prêtre-journaliste souligne les divergences importantes entre Prevost et Trump, notamment sur les questions d’immigration et des droits humains. Dans sa première homélie, Léon XIV a déjà exprimé des idées contraires au trumpisme.

Antonio évoque également les accusations sans fondement qui ont visé le nouveau pape, notamment des allégations d’abus sexuels datant de son temps au Pérou. Selon lui, ces rumeurs sont des « fake news » lancées par l’ambassadeur de Trump auprès du Saint-Siège, un opposant déclaré du pape.

Les divisions internes à l’Église et l’héritage de François

La polarisation entre progressistes et conservateurs a toujours existé dans l’Église, rappelle Antonio Pelayo, citant les controverses autour de Paul VI et de ses positions sur la contraception. Mais la contestation contre François a été plus virulente, financée par des intérêts puissants.

Évoquant des critiques extrêmes, il confesse ne jamais avoir imaginé que des cardinaux qualifient un pape d’« hérétique », ce qui, selon lui, constitue une négation fondamentale de la foi chrétienne et de l’infaillibilité papale.

Antonio Pelayo, photo archidiocèse de Valladolid

Antonio estime que Léon XIV est appelé à être un continuateur de François, notamment sur les questions sensibles telles que le rôle des femmes dans l’Église, le célibat sacerdotal ou la bénédiction des couples homosexuels. « Les papes ne changent pas les dogmes, mais leur sensibilité peut faire évoluer l’application des principes moraux », précise-t-il.

Un style différent mais une mission similaire

Le nouveau pape a déjà marqué une différence de style, en arborant la chasuble et la mozzette lors de sa première apparition officielle, contrastant avec la simplicité affichée par François. Antonio souligne toutefois que, dans l’essentiel, il n’y aura pas de retour au faste ancien de la Curie.

Il réfute également les accusations de populisme ou de péronisme à l’encontre de François, soulignant son authenticité et son appel à la responsabilité des jeunes. Sur une touche plus terre à terre, il explique que le pape argentin n’a pas pu visiter l’Espagne en raison de contraintes ecclésiastiques et du calendrier.

Vie privée et anecdotes avec les papes

Antonio Pelayo ne se prononce pas sur le lieu de résidence futur du pape Prevost, qui dispose toutefois d’un grand appartement à Rome qu’il n’a pas encore utilisé, préférant pour l’instant rester chez les Augustins.

En conclusion, il partage quelques anecdotes personnelles : l’odeur de poireaux et pommes de terre lors des messes matinales de François, les six bouteilles de vin argentin envoyées par Bergoglio pour son anniversaire, ou encore l’humour discret de Benoît XVI, qui accepta de goûter un brandy espagnol sous le nom de « Cardenal Mendoza ».

Antonio Pelayo, photo archidiocèse de Valladolid

Il conserve également une relique chère : la chasuble utilisée lors d’une messe avec Jean Paul II, avec lequel il fit plus de soixante-dix voyages. Il décrit ce dernier comme un acteur politique d’une grande force, ayant contribué à la chute du Mur de Berlin.

Enfin, il exprime son admiration pour Paul VI, le premier pape de la modernité, qui acheva le Concile Vatican II et fut pionnier dans ses déplacements internationaux.

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source:https://www.elespanol.com/espana/politica/20250511/antonio-pelayo-corresponsal-celebro-misa-papas-embajador-trump-lanzo-fake-news-prevost/1003743751213_0.html

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