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Dans moins d’un mois, les passionnés de jeux vidéo pourront découvrir la Nintendo Switch 2, la nouvelle console hybride du géant japonais. Cependant, cette sortie s’accompagne de controverses majeures, notamment autour de la collecte des conversations audio et d’une clause contractuelle susceptible de bloquer les consoles modifiées. Ces décisions soulèvent des questions juridiques importantes en France et en Europe.
Un lancement très attendu marqué par la controverse
Huit ans après le succès de la Nintendo Switch, Nintendo prépare le lancement mondial de sa Switch 2, qui promet d’être plus grande et plus puissante que son prédécesseur. Parmi ses nombreuses nouveautés, la fonctionnalité Game Chat a particulièrement fait parler d’elle. En effet, le contrat d’utilisation révèle que Nintendo enregistrera localement les conversations audio et vidéo pendant 24 heures afin de lutter contre les comportements inappropriés en ligne.
Cette annonce a provoqué un tollé parmi les joueurs, contraignant le constructeur à clarifier ses intentions pour apaiser les inquiétudes des utilisateurs.
Une nouvelle clause qui menace les consoles modifiées
Alors que la polémique autour de la collecte audio semblait s’apaiser, une nouvelle mise à jour du contrat d’utilisation a été révélée par des médias tels qu’IGN et Endgadget. Elle inclut désormais une clause autorisant Nintendo à rendre une console inutilisable, ou « bricker », si des logiciels piratés ou des modifications non autorisées sont détectés.
Cette mesure vise à protéger la propriété intellectuelle de l’entreprise, qui lutte activement contre l’utilisation d’émulateurs et de firmwares modifiés. Parallèlement, Nintendo met en avant son service Nintendo Switch Online, offrant un large catalogue de jeux issus de consoles historiques comme la GameCube, la NES, la Super Nintendo, la Nintendo 64, ainsi que les GameBoy dans ses différentes versions.
Les abonnés à Nintendo Switch Online sur la Switch 2 pourront ainsi profiter légalement d’un riche catalogue rétro, encourageant ainsi l’accès aux jeux via des plateformes officielles plutôt que par des modifications illicites.
Implications juridiques et critiques de la communauté
Cette clause suscite un fort mécontentement, particulièrement au sein de la communauté des moddeurs et amateurs de homebrew — ces logiciels développés par des passionnés sans l’autorisation officielle de Nintendo, mais qui ne constituent pas du piratage à proprement parler. Le débat porte aussi sur les droits des consommateurs et la légalité d’une telle mesure en France et en Europe.
Selon la jurisprudence européenne, notamment un arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), le jailbreak n’est pas illégal tant qu’il ne porte pas atteinte aux droits d’auteur. La CJUE a ainsi donné raison aux développeurs du logiciel Datel, qui modifiait des variables en mémoire vive sans altérer le code source, contre Sony. Cette décision protège certaines modifications techniques tant qu’elles ne violent pas directement la propriété intellectuelle.
De plus, la directive européenne 2005/29/CE protège les consommateurs contre les pratiques commerciales déloyales qui restreindraient abusivement leurs droits, dès lors que le droit d’auteur n’est pas enfreint.