Vaccin contre le zona : efficace à 90% pour les seniors en France

Zona : une infection virale et ses enjeux pour les seniors

Le zona résulte de la réactivation du virus varicelle-zona, qui reste latent après une varicelle contractée dans l’enfance. Cette réactivation survient généralement lorsque le système immunitaire est affaibli, que ce soit par un stress important (deuil, divorce, déménagement), une maladie, un traitement médical ou simplement le vieillissement. Comme l’explique le professeur Charles Cazanave, infectiologue au CHU de Bordeaux, « plus on vieillit, plus notre système immunitaire décroît et on devient susceptible de contracter un zona ». Les femmes sont plus souvent touchées que les hommes, surtout après 50 ans, et encore davantage après 70 ans.

C’est ce qu’a récemment vécu Clodie, une septuagénaire de Biarritz, qui témoigne : « Deux décès proches dans ma famille, une fatigue émotionnelle intense et un matin, je me réveille avec une plaque brûlante dans la moitié du dos, j’ai tout de suite compris. »

Des douleurs persistantes et difficiles à soulager

Clodie raconte son combat contre les douleurs liées au zona : « J’avais vraiment le sentiment que c’était mieux, ça évoluait favorablement. Mais la nuit, je devenais dingue, ça brûlait, le contact avec les draps était douloureux. Une douleur telle qu’il m’était impossible de dormir. La journée, je supportais, mais la nuit, je ne dormais plus. J’ai tout essayé, vu un médecin, pris des antidouleurs, posé des bouillottes chaudes ou glacées. Les semaines passaient et je m’épuisais. »

Ces douleurs neuropathiques, liées aux nerfs affectés par le virus, ne répondent souvent pas aux antalgiques classiques. Le professeur Cazanave précise : « On peut prescrire des antidépresseurs ou des antiépileptiques pour calmer cette souffrance particulière. »

Manifestations cliniques du zona

Le zona se manifeste typiquement par l’apparition de boutons sur une seule zone du corps, généralement d’un côté. Le plus souvent, c’est le torse qui est touché, parfois la cuisse. Dans de rares cas, le zona ophtalmique affecte l’œil et peut entraîner une cécité sévère, ce qui nécessite une consultation urgente.

Après l’éruption, les boutons se couvrent de croûtes pendant environ dix jours, puis laissent place à une tâche cutanée. La douleur, initialement vive et brûlante, peut devenir chronique.

Recours aux médecines alternatives et traitement antiviral

Face à ces douleurs, certains patients se tournent vers des pratiques alternatives. « Les médecins ne s’opposent pas toujours à ces approches, qui peuvent parfois soulager, même si leur mécanisme reste mystérieux », observe le professeur Cazanave. Il évoque un possible effet placebo, mais insiste sur la nécessité d’une prise en charge médicale.

Le traitement antiviral est efficace s’il est administré dans les 72 heures suivant l’apparition des premiers symptômes. Passé ce délai, son efficacité diminue. La vaccination reste cependant la meilleure prévention, notamment pour les personnes âgées ou immunodéprimées.

Une vaccination recommandée pour les plus de 65 ans

Depuis mars 2024, la Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé sa stratégie de vaccination contre le zona. Le vaccin Shingrix remplace désormais le Zostavax, un vaccin vivant atténué utilisé depuis 2013. Ce dernier présentait des effets secondaires chez les plus vulnérables et était contre-indiqué chez les immunodéprimés.

Le nouveau vaccin est inerte, ce qui réduit considérablement les risques d’effets indésirables. Son efficacité est prouvée à hauteur de 90 % chez les seniors et il est recommandé dès 65 ans, avec une prise en charge par la Sécurité sociale. Il est également conseillé aux personnes immunodéprimées âgées de plus de 18 ans.

La vaccination nécessite deux injections espacées de deux mois et confère une protection durable, bien que la durée exacte reste à préciser par la HAS, qui actualisera ses recommandations en conséquence.