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Pourparlers nucléaires entre l’Iran et les États-Unis : Optimisme prudent

by Sara
Pourparlers nucléaires entre l'Iran et les États-Unis : Optimisme prudent
France, Iran, États-Unis

Les États-Unis et l’Iran ont conclu ce dimanche 11 mai à Mascate un quatrième cycle de négociations sur le nucléaire iranien, marqué par un optimisme prudent mais sans annonce de percée majeure. Dans un contexte d’opposition grandissante des États-Unis à l’enrichissement de l’uranium par l’Iran, les discussions, conduites par le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff sous la médiation omanaise, se poursuivent dans une atmosphère plus sérieuse et explicite que lors des cycles précédents.

Un contexte diplomatique tendu avant une tournée américaine au Moyen-Orient

Cette quatrième session de pourparlers intervient quelques jours avant une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, prévue du 13 au 16 mai, qui le mènera en Arabie Saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. Abbas Araghchi a annoncé qu’il se rendrait aux Émirats arabes unis ce lundi, en amont de la visite de Donald Trump dans le pays du Golfe.

Selon Araghchi, « les négociations ont été beaucoup plus sérieuses et explicites que les trois cycles précédents » et elles « avancent ». Il a réaffirmé la volonté de l’Iran de poursuivre l’enrichissement de l’uranium, insistant sur le fait qu’il n’y avait « pas de place pour un compromis » à ce sujet. Cependant, il a ouvert la possibilité d’une limitation du taux d’enrichissement pour instaurer un climat de confiance.

Position ferme de l’Iran sur ses droits nucléaires

Le président iranien Massoud Pezeshkian a rejeté tout appel au démantèlement des installations nucléaires du pays. Il a déclaré : « Le démantèlement de l’ensemble des installations nucléaires iraniennes est inacceptable pour nous » et « L’Iran ne renoncera pas à ses droits nucléaires pacifiques ».

Du côté américain, un haut responsable a qualifié les résultats des discussions d’« encourageants » et a exprimé l’attente impatiente de la prochaine rencontre.

Objectifs et enjeux des pourparlers sur le nucléaire iranien

Les négociations lancées le 12 avril visent à conclure un nouvel accord empêchant l’Iran d’acquérir l’arme atomique, que Téhéran a toujours niée, en échange d’une levée des sanctions internationales qui paralysent son économie.

Actuellement, l’Iran enrichit l’uranium à 60 %, un niveau bien supérieur à la limite de 3,67 % fixée par l’accord nucléaire de 2015. Bien que l’enrichissement militaire nécessiterait un taux de 90 %, l’accumulation de stocks d’uranium enrichi suscite l’inquiétude des puissances occidentales.

Les États-Unis et Israël suspectent l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire, tandis que Téhéran affirme que son programme a une finalité strictement civile.

Positions américaines et enjeux des installations nucléaires

Steve Witkoff, dans une déclaration au média Breitbart News, a exprimé l’opposition ferme de l’administration Trump à tout enrichissement. Il a souligné la nécessité du « démantèlement, de l’interdiction de la militarisation, et que Natanz, Fordo et Ispahan (installations d’enrichissement iraniennes) soient démantelées ». Il a prévenu que si les pourparlers n’étaient pas productifs, « ils ne continueraient pas et une autre voie serait envisagée ».

Au cours des négociations, un échange d’« idées utiles et originales » témoignant d’une volonté d’aboutir à un « accord honorable » a été rapporté par le médiateur omanais. Le ministère iranien des Affaires étrangères a parlé de discussions « difficiles mais utiles » visant à trouver des solutions réalistes aux divergences.

Sanctions et contexte géopolitique

Au cours de ce cycle, l’Iran a réclamé la levée des sanctions et la reconnaissance de son droit à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a intensifié sa politique de « pression maximale » ciblant notamment le secteur pétrolier iranien, tout en menaçant une action militaire en cas d’échec diplomatique.

Yousuf Al Bulushi, président du Muscat Policy Council, souligne que « la pression est une tactique utilisée dans les négociations ; elle sert de levier mais détériore profondément l’atmosphère des pourparlers ».

Histoire récente des accords nucléaires et enjeux futurs

En 2018, sous le premier mandat de Donald Trump, les États-Unis se sont retirés de l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, rendant caduc cet accord qui encadrait le programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions internationales.

Ce texte prévoyait également le rétablissement des sanctions en cas de non-respect par l’Iran, une option qui expirera en octobre prochain.

Depuis le retrait américain, les pourparlers entre Washington et Téhéran, qui ne disposent d’aucune relation diplomatique depuis 1980, sont les premiers échanges directs à ce niveau.

Israël, ennemi déclaré de l’Iran, a réitéré son opposition à toute acquisition de l’arme nucléaire par ce dernier. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a averti : « Le régime le plus dangereux ne doit en aucun cas obtenir l’arme la plus dangereuse au monde ».

source:https://www.liberation.fr/international/amerique/nucleaire-iranien-pourparlers-serieux-pour-teheran-encourageants-pour-les-etats-unis-20250511_C4DKTKLJXJGKFD3EBZQVJHLBVQ/

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