Table of Contents
Karol Nawrocki, historien nationaliste passionné par le monde criminel, s’impose comme un candidat majeur à la présidentielle polonaise de 2025. Soutenu par le parti conservateur Droit et Justice (PiS), il occupe la deuxième place des sondages à quelques jours du scrutin.
Un positionnement nationaliste et polémique sur les réfugiés
Âgé de 42 ans, Karol Nawrocki recueille environ 25 % des intentions de vote, derrière Rafal Trzaskowski, maire de Varsovie et candidat pro-européen de la Coalition civique (KO), crédité de 32 %. Son slogan de campagne, « La Pologne d’abord, les Polonais d’abord », illustre son approche stricte concernant la présence d’environ un million de réfugiés ukrainiens sur le sol polonais.
Tout en affirmant son soutien à l’Ukraine face à l’agression russe, Nawrocki critique les aides jugées trop généreuses accordées aux réfugiés. Dans une vidéo promotionnelle, il insiste : « Les prestations sociales sont avant tout destinées aux Polonais » et soutient que ces derniers doivent être prioritaires dans les files d’attente des hôpitaux et chez les médecins. Il annonce qu’il souhaite légiférer dans ce sens.
Il reproche également à l’Ukraine de manquer de reconnaissance envers la Pologne et qualifie le président Volodymyr Zelensky d’« insolent ».
Un admirateur de Trump et des propositions controversées
Nawrocki a rencontré Donald Trump à la Maison Blanche deux semaines avant le vote, affirmant que l’ancien président américain lui aurait dit : « Vous allez gagner ». Cette rencontre a suscité des accusations d’ingérence américaine dans la campagne polonaise.
Parmi ses propositions, il demande un renforcement des contrôles à la frontière germano-polonaise pour empêcher l’entrée de migrants que l’Allemagne refoulerait selon lui. Il réclame aussi des réparations à Berlin pour les dommages subis durant la Seconde Guerre mondiale.
Un scandale immobilier à l’approche du scrutin
À deux semaines du premier tour, Karol Nawrocki se retrouve au cœur d’une polémique liée à ses biens immobiliers. Lors d’un débat télévisé, il s’était opposé à la taxe foncière en affirmant ne posséder qu’un seul appartement. Cependant, les médias ont révélé qu’il avait récemment acquis un second logement dans une transaction jugée complexe et opaque, ce qui a été vivement critiqué par ses adversaires politiques.
Un parcours académique et professionnel marqué par l’histoire et la mémoire
Né à Gdansk, ville portuaire où il a pratiqué le football et la boxe dans sa jeunesse, Nawrocki est titulaire d’un doctorat en histoire ainsi que d’un MBA. Il a dirigé le musée de la Seconde Guerre mondiale de Gdansk entre 2017 et 2021 avant de prendre la tête de l’Institut de la mémoire nationale (IPN) en 2021.
Cette institution est chargée de mener des enquêtes sur les crimes nazis et communistes. Ses recherches s’intéressent notamment à l’opposition anticommuniste polonaise, au crime organisé à l’époque communiste ainsi qu’à l’histoire du sport. En 2024, la Russie l’a inscrit sur sa liste de personnes recherchées pour son rôle dans l’enlèvement de monuments de l’ère soviétique en Pologne.
Une double identité littéraire et des accusations contestées
Karol Nawrocki est aussi auteur de plusieurs ouvrages, dont un sous le pseudonyme Tadeusz Batyr. En 2018, il a publié un livre sur un célèbre gangster communiste, Nikodem Skotarczak. La même année, lors d’une émission télévisée, sous ce même pseudonyme et avec le visage flouté et la voix modifiée, il a reconnu s’inspirer de Nawrocki pour son travail.
Karol Nawrocki a expliqué que Batyr lui avait demandé des conseils et qu’il lui avait rendu hommage en lui offrant un livre. La révélation que Batyr et Nawrocki sont une seule et même personne a suscité de nombreuses réactions ironiques dans les médias.
Il a également été accusé de liens avec des gangsters et des néonazis, accusations qu’il qualifie de « manipulation profonde ». Selon lui, ces contacts ont été rares et strictement professionnels. Il affirme par ailleurs n’avoir jamais tenu de propos favorables au nazisme.
Vie personnelle
Nawrocki parle couramment anglais et pratique la boxe pendant son temps libre. Il est marié à Marta et père de deux enfants ainsi que d’un beau-fils adulte.