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Carlo Ancelotti est chargé d’une mission délicate : offrir au Brésil sa sixième Coupe du Monde. Une tâche d’autant plus ardue que le football brésilien peine encore à se relever de l’humiliation subie lors de la Coupe du Monde 2014, avec ce fameux 1-7 face à l’Allemagne à domicile. À cela s’ajoutent des tensions au sein de la fédération, compliquant les préparatifs.
Une expérience de champion au service du Brésil
Carlo Ancelotti connaît bien la pression des finales de Coupe du Monde. En 1994, il était adjoint d’Arrigo Sacchi lorsque l’Italie s’inclina face au Brésil, marqué notamment par l’échec au penalty de Roberto Baggio. Cette fois, il espère être du côté des vainqueurs, lors du Mondial 2026 organisé aux États-Unis, au Canada et au Mexique, en tant que sélectionneur de la Seleção.
Le technicien italien a quitté récemment l’entraînement du Real Madrid pour rejoindre une salle de conférence de presse bondée, laissant derrière lui Rio de Janeiro. Il a évoqué avec émotion ses « nuits inoubliables » au stade Santiago Bernabéu et la fin d’une « aventure spectaculaire » après avoir remporté onze titres en quatre ans, qu’il aurait signé « de son sang ». Désormais, une nouvelle aventure commence, et il se déclare « très heureux ».
Après deux ans et demi de négociations, Ancelotti a finalement succombé à l’appel de la fédération brésilienne. Le légendaire Romario, héros du titre brésilien en 1994, a célébré son arrivée avec un « Finalmente ! » et lui a souhaité bonne chance.
Les défis du président de la CBF et l’état du football brésilien
Le dernier sacre mondial du Brésil remonte à 2002, il y a 24 ans. Romario, aujourd’hui âgé de 59 ans, demeure une figure emblématique de ce succès, marqué par ses cinq buts durant le tournoi. Il affirme être convaincu qu’Ancelotti saura « transformer le football brésilien ».
Mais au-delà de l’équipe, c’est toute la structure du football national qui est en crise. Ronaldo, meilleur buteur de la Coupe du Monde 2002, rappelle que malgré la présence de talents comme Vinícius Júnior ou Raphinha, « un problème de gouvernance structurel affecte la fédération, ce qui a des répercussions sur l’équipe ».
Les tensions politiques ne sont pas étrangères à cette situation. Récemment, la presse brésilienne a rapporté qu’Ancelotti avait mandaté un cabinet d’avocats réputé à Rio de Janeiro pour surveiller la situation délicate du président de la CBF, Ednaldo Rodrigues, réélu dans des circonstances controversées.
Le fait que Rodrigues ait annoncé seul l’arrivée d’Ancelotti, quelques heures seulement avant une audience judiciaire qui pourrait remettre en question sa légitimité, promet de faire couler beaucoup d’encre dans les semaines à venir. Le Real Madrid, club précédent d’Ancelotti, n’a pas encore commenté cette décision.
Un nouveau départ sous haute pression
L’annonce officielle de la nomination d’Ancelotti sur le site de la CBF, lundi à 10h53 heure locale, a provoqué une telle affluence que le site a momentanément planté, victime de la charge. Le palmarès de l’entraîneur parle pour lui : cinq victoires en Ligue des Champions, des titres dans les cinq grands championnats européens, y compris la Bundesliga avec le Bayern Munich en 2017. Aucun autre coach n’affiche un tel palmarès.
Depuis sa prise de fonction, Ancelotti a déjà entamé son travail : il a eu un échange téléphonique détendu avec Neymar et a lancé le retour de Casemiro, son ancien protégé. Mercredi, il recevra la visite des responsables de la Seleção, Rodrigo Caetano et Juan, ancien défenseur du Bayer Leverkusen, pour commencer à sélectionner le groupe en vue des prochaines qualifications pour la Coupe du Monde.
Ancelotti s’installera dans un appartement de luxe situé sous le Pain de Sucre à Rio de Janeiro, où il disposera d’une voiture blindée et d’un jet privé prêt à décoller à tout moment. Son contrat s’élève à 10 millions d’euros jusqu’à la Coupe du Monde, avec un bonus de 5 millions d’euros en cas de victoire finale. Habitué à la pression des grands rendez-vous, il sait déjà ce qui l’attend.