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Volodymyr Zelensky fait preuve d’une endurance remarquable. Jusqu’à présent, il a résisté à toutes les épreuves : les tentatives d’assassinat russe au début de l’invasion de l’Ukraine, les bombardements incessants sur Kyiv depuis plus de trois ans, les divisions internes, les hésitations des dirigeants européens, et même les critiques publiques de Donald Trump dans le bureau ovale, qui auraient pu gravement ternir son image. Malgré tout, le président ukrainien se relève toujours, indomptable, prêt à faire face.
Au cours de son mandat, Zelensky a vu défiler deux présidents américains, plusieurs premiers ministres britanniques et chanceliers allemands, ainsi qu’un seul président français, avec qui il s’est lié d’une forte amitié, qu’il décrit comme étant « super pote ». Après deux mandatures européennes, le leader d’un petit pays attaqué par une grande puissance est toujours présent, calme et ouvert au dialogue, notamment avec son adversaire principal, Vladimir Poutine.
Une proposition de dialogue audacieuse
Dimanche dernier, Zelensky a surpris en répondant favorablement à la proposition de Poutine, qui avait déclaré être prêt à entamer des discussions « directes » avec les Ukrainiens. Le président ukrainien a ainsi proposé une rencontre ce jeudi à Istanbul ou Ankara, s’appuyant sur le soutien ferme de la « coalition des volontaires » – un groupe de dirigeants internationaux, dont Emmanuel Macron, Keir Starmer, Friedrich Merz et Donald Tusk, qui ont menacé de renforcer les sanctions contre Moscou.
Depuis cette annonce, Vladimir Poutine reste silencieux, désarçonné par l’initiative de Zelensky. Dans une interview exclusive accordée à Libération, le président ukrainien ne cache pas son scepticisme : « Je ne crois pas que Poutine soit capable de venir, il aura peur. Mais je laisse quand même une petite probabilité qu’il vienne, parce que c’est un dirigeant, il est courageux, je suppose. »
Ce « je suppose » est une phrase lourde de sens, susceptible soit de provoquer une réaction excessive chez Poutine, soit de le pousser à relever le défi.
Un tournant potentiel dans le conflit ukrainien
Il est improbable que cette semaine mette un terme à la guerre en Ukraine. Cependant, si Zelensky parvient à mobiliser pleinement le soutien européen ainsi que celui de Donald Trump – ce dernier ayant annoncé la présence de Marco Rubio en Turquie jeudi – et à mettre Poutine dans une position délicate, ce rendez-vous pourrait marquer un tournant décisif dans le conflit.
Photo : Zelensky face aux journalistes, Kyiv, 13 mai 2025
Crédit photo : Jedrzej Nowicki / Libération