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À la tête du gouvernement albanais depuis 2013, Edi Rama s’apprête à débuter un quatrième mandat historique en tant que Premier ministre, suite à la victoire écrasante du Parti socialiste lors des élections législatives de 2025, selon les résultats officiels publiés par la commission centrale électorale le mardi 13 mai à minuit.
Une victoire nette pour Edi Rama et le Parti socialiste
Avec 52,16 % des suffrages exprimés, la formation d’Edi Rama devance largement la coalition pour une « Grande Albanie » conduite par son rival de longue date, Sali Berisha. Ces résultats couvrent l’ensemble des bureaux de vote sur le territoire national. Le dépouillement des voix provenant de la diaspora n’est pas encore achevé, mais les premiers chiffres indiquent également une avance confortable pour Edi Rama auprès des Albanais résidant à l’étranger.
Selon les projections, les socialistes pourraient remporter plus de sièges qu’en 2021, où ils avaient obtenu 74 mandats contre 59 pour les démocrates. Cette élection a vu la participation d’une quarantaine de partis se disputant les 140 sièges du Parlement monocaméral, pour un mandat de quatre ans.
Opposition et contestations en perspective
Le dépouillement des votes de la diaspora accuse un certain retard, principalement dû aux plaintes de l’opposition qui dénonce des manipulations, notamment sur les votes des Albanais vivant en Grèce, qu’elle soupçonne d’être influencés par des sympathisants socialistes. Le groupe DHL, responsable du transport logistique des bulletins, affirme toutefois avoir les signatures de tous les électeurs concernés.
Sali Berisha, ancien président et leader du Parti démocratique, a dénoncé mardi des « irrégularités » lors du scrutin. Il a accusé les socialistes de pressions, fraudes et achats de voix, laissant entendre que son parti pourrait ne pas reconnaître les résultats. Lors d’une conférence de presse, il a déclaré : « Impossible de se réconcilier avec de telles élections. Non, oubliez ça. »
Berisha a appelé à une manifestation de l’opposition prévue vendredi, coïncidant avec la tenue à Tirana d’un sommet réunissant plusieurs chefs d’État européens dans le cadre de la Communauté politique européenne.
Un scrutin sous le regard attentif de l’Union européenne
Ces élections législatives faisaient l’objet d’une observation rigoureuse de la part de l’Union européenne, considérant ce scrutin comme un test majeur pour la maturité démocratique de ce pays des Balkans, réputé pour être le plus europhile de la région. L’Albanie a en effet été marquée par plusieurs décennies de dictature parmi les plus fermées au monde.
La Mission d’observation des élections de l’OSCE-BIDDH (Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme) a souligné dans un communiqué commun publié mardi soir que les élections avaient été généralement « inclusives et transparentes », avec une journée électorale « calme et bien organisée », malgré quelques lacunes.
Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, et Marta Kos, commissaire chargée de l’élargissement, ont ainsi salué la tenue du scrutin.
Réactions internationales
Sans attendre la publication officielle des résultats, Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement italien, a félicité son ami Edi Rama « pour sa reconduction à la tête du gouvernement albanais ». De même, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez, ainsi que le leader travailliste britannique Keir Starmer, ont exprimé leurs félicitations à l’égard du dirigeant albanais.