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Une ancienne responsable du Secours populaire du Val-d’Oise a été condamnée à trois mois de prison avec sursis pour avoir détourné des chèques vacances destinés aux bénéficiaires afin de financer un séjour au ski pour ses proches.
Détournement de chèques vacances : un séjour au ski à 6 200 euros
Djamila B., 63 ans, ancienne directrice et secrétaire départementale du Secours populaire dans le Val-d’Oise, a été reconnue coupable par le tribunal correctionnel de Pontoise d’avoir utilisé illégalement les chèques vacances destinés aux personnes démunies. En 2011, elle a organisé un séjour au ski en Savoie, dans la région de Chambéry, pour 13 de ses proches, incluant des cours de ski, pour un montant total de 6 200 euros.
Ce détournement a été mis en lumière douze ans après, suite à une plainte déposée par la nouvelle direction du Secours populaire du 95, qui avait succédé à Djamila B. après son licenciement pour faute, mais pour des raisons différentes.
Reconnaissance des faits et contexte contesté
Lors de l’audience en mars dernier, la prévenue a reconnu les faits mais a tenté de justifier son action par un contexte d’urgence : « Nous avions des chèques vacances qui allaient être périmés et des personnes s’étaient désistées. J’ai agi dans l’urgence », a-t-elle expliqué. Néanmoins, le juge d’instruction a relevé plusieurs irrégularités concernant l’organisation du séjour au ski, qui s’est déroulé du 9 au 19 avril 2011.
Conséquences judiciaires et remboursement imposé
Le tribunal a établi que la majorité des chèques vacances ont profité à des membres de la famille ou des amis de la mise en examen, sans autorisation de la Fédération, ce que la prévenue a admis. Elle a précisé que ces bénéficiaires étaient des bénévoles de l’association et qu’exclure ces personnes aurait entraîné la perte des chèques, ce qui lui aurait été reproché.
Elle a été condamnée à rembourser les 6 500 euros dépensés lors de ce séjour et à verser 1 500 euros au Secours populaire au titre du préjudice d’image, ainsi que 2 271 euros pour les frais de justice engagés par l’association. L’avocat du Secours populaire a souligné que cette affaire a eu un impact direct sur le financement de l’association, qui dépend principalement des dons.
Défense et plaidoyer de relaxe
En défense, Me Jacky Attias a demandé la relaxe, arguant que les bénéficiaires respectaient les critères exigés et que le choix avait été validé par les instances nationales. Il a produit un courrier de la direction nationale attestant que la priorité avait bien été respectée lors de l’attribution des chèques vacances.