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La guerre en Ukraine a un impact direct sur l’approvisionnement en armes destinées à l’Arménie, selon les déclarations du ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov. Lors d’une visite à Erevan, il a expliqué que certains contrats d’armement conclus avec cette ancienne république soviétique ont été retardés ou réaffectés en raison des pressions engendrées par le conflit ukrainien.
Des retards dans la livraison d’armes
L’Arménie dépend depuis longtemps des armes russes dans son conflit prolongé avec l’Azerbaïdjan, voisin avec lequel elle a connu plusieurs affrontements depuis la fin des années 1980. Cependant, en raison de la guerre en Ukraine, la Russie rencontre des difficultés à honorer tous ses engagements dans les délais impartis.
Sergey Lavrov a souligné : « Nous sommes actuellement dans une situation où, comme cela s’est produit tout au long de l’histoire, nous sommes obligés de combattre toute l’Europe », évoquant ainsi le soutien européen à l’Ukraine face à l’invasion russe. Il a ajouté que les alliés arméniens comprennent que ces circonstances empêchent la Russie de respecter la totalité de ses contrats à temps.
Un tournant vers l’Occident
Face aux retards russes, Erevan s’est de plus en plus tournée vers d’autres pays, notamment la France et l’Inde, pour obtenir des fournitures militaires. Cette évolution marque un changement important dans la politique de défense arménienne.
Lavrov a précisé que la Russie ne s’opposait pas à ces nouvelles relations, mais que celles-ci suscitaient des inquiétudes quant aux intentions stratégiques de son allié historique. Il a déclaré : « Lorsqu’un allié se tourne vers un pays comme la France, qui mène le camp hostile et dont le président et les ministres s’expriment ouvertement avec haine envers la Russie, cela soulève des questions. »
Contexte des tensions régionales
Les liens renforcés entre l’Arménie et l’Occident surviennent alors que la région connaît une recrudescence des tensions avec l’Azerbaïdjan. En septembre 2023, ce dernier a lancé une opération militaire pour reprendre le contrôle du Haut-Karabakh, une enclave séparatiste à majorité ethnique arménienne qui s’était détachée de Bakou avec le soutien arménien après l’effondrement de l’Union soviétique.
L’Arménie a accusé les forces de maintien de la paix russes de ne pas avoir protégé les plus de 100 000 Arméniens ethniques qui ont fui la région, exacerbant les décennies de méfiance, de conflits et de violences entre les deux pays.
En outre, Erevan a suspendu sa participation à l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) en 2022, une alliance de sécurité dirigée par la Russie incluant plusieurs anciennes républiques soviétiques, déclarant qu’elle ne participerait plus ni ne financerait cette organisation.