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Le soir du mercredi, l’armée israélienne a émis un avertissement aux Palestiniens vivant dans le camp de réfugiés de Jabalya ainsi que dans treize quartiers situés dans le nord de la bande de Gaza. Elle leur a ordonné d’évacuer immédiatement ces zones, menaçant de lancer des attaques violentes contre ces régions. Cette annonce intervient alors que l’arrivée d’aides humanitaires, bloquées depuis plusieurs semaines par Israël, est toujours attendue par les habitants.
L’armée israélienne a précisé dans son communiqué que cet avertissement constitue un « préavis avant l’attaque ». Elle a indiqué que les opérations viseraient notamment le camp de Jabalya ainsi que les quartiers de Ghabin, Al-Chamâ’, Fadaous, Al-Manshiyya, Cheikh Zayed, Al-Salatin, Al-Karama, le projet de Beit Lahia, Al-Zohour, Tal Al-Za’atar, Al-Nour, ‘Ubad Al-Rahman et Al-Nahda.
Les habitants de ces zones ont été sommés de se diriger vers le sud de la bande de Gaza. L’armée a en outre averti qu’elle riposterait vigoureusement dans toute région d’où seraient tirées des roquettes, selon ses affirmations.
Ce nouvel avertissement s’inscrit dans le cadre d’une guerre d’extermination en cours depuis vingt mois. Les déclarations israéliennes évoquent une extension de l’opération nommée « Arbaat Gideon », qui pourrait durer plusieurs mois selon les médias israéliens.
Cette opération prévoit l’évacuation complète des habitants des zones de combat, notamment dans le nord de Gaza, vers le sud du territoire, tout en maintenant une présence militaire israélienne dans les zones occupées.
Entraves à l’arrivée des aides humanitaires
Par ailleurs, des images exclusives obtenues par Al Jazeera révèlent un empilement de camions chargés de médicaments, de nourriture, d’eau et de divers équipements au passage frontalier de Rafah, à la frontière avec l’Égypte. Ces convois ne peuvent pénétrer dans la bande de Gaza pour venir en aide à la population, qui vit dans des conditions de plus en plus dégradées.
Cette situation s’accompagne d’appels renouvelés des États et des organisations humanitaires en faveur de l’ouverture des points de passage et de la facilitation de l’entrée des fournitures médicales et alimentaires. Ces acteurs demandent également la levée du blocus imposé par Israël, avertissant que la poursuite de l’embargo aggrave considérablement la crise humanitaire, augmentant le risque d’épidémies et la pénurie alimentaire.
Des responsables occidentaux dénoncent le refus du gouvernement israélien de permettre l’accès complet aux aides humanitaires, qualifiant cette politique d’inacceptable. Ils soulignent également que le nombre de camions traversant vers Gaza reste extrêmement faible.
Doute autour des intentions israéliennes
L’armée israélienne affirme avoir autorisé l’entrée, mercredi, de 100 camions d’aide humanitaire chargés de farine, d’aliments pour bébés et de matériel médical. Cependant, des responsables de l’ONU expliquent que des problèmes dans la distribution empêchent l’arrivée effective de ces aides auprès des personnes dans le besoin.
Les Nations unies ont annoncé mercredi que leurs équipes à Gaza ont reçu une aide humanitaire équivalente au chargement de 90 camions. Ces fournitures ont commencé à être dispersées à travers le territoire pour atteindre les plus vulnérables. C’est la première fois depuis deux mois et demi que des convois d’aide entrent dans la bande de Gaza, depuis le début du siège complet imposé par Israël.
Par ailleurs, le bureau de communication du gouvernement de Gaza a rapporté l’entrée, mercredi soir, de 87 camions d’aide de divers types, destinés à plusieurs institutions internationales et locales pour répondre à différents besoins humanitaires.
Cependant, ces transferts interviennent alors que diverses organisations humanitaires et agences onusiennes expriment leur scepticisme quant au plan israélien, critiquant la quantité insuffisante des aides par rapport aux besoins immenses sur le terrain.
Condamnations et avertissements
Auparavant, le mouvement de résistance islamique Hamas a accusé l’occupation israélienne de tromper le monde en prétendant faire entrer de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, alors qu’elle applique une politique de famine et d’extermination parmi les plus dures de l’époque moderne.
Les Nations unies avaient alerté qu’en l’absence d’aide dans les 48 heures, 14 000 nourrissons risquaient de mourir à Gaza.
Dans un communiqué, Hamas a également affirmé que le gouvernement de Benjamin Netanyahou poursuit l’usage de la famine comme arme dans cette guerre d’extermination menée contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza.
Soutenue pleinement par les États-Unis, Israël commet depuis le 7 octobre 2023 des crimes d’extermination massive dans Gaza, faisant plus de 175 000 Palestiniens tués ou blessés, dont la majorité sont des enfants et des femmes. Plus de 11 000 personnes sont portées disparues, et des centaines de milliers ont été déplacées.