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Loi sud-africaine sur les terres : conflit Trump-Ramaphosa et enjeux

by Sara
Loi sud-africaine sur les terres : conflit Trump-Ramaphosa et enjeux
Afrique du Sud, États-Unis

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rencontré mercredi le président américain Donald Trump à la Maison Blanche pour tenter d’apaiser les tensions croissantes entre leurs deux pays. Le point de discorde principal porte sur la nouvelle loi foncière en Afrique du Sud, qualifiée par Trump de « persécution » à l’égard de la minorité blanche aisée du pays.

Dans un contexte polémique, la première vague de migrants blancs sud-africains a récemment atteint les États-Unis. Cette opération de réinstallation est menée sous l’administration Trump, tandis que le gouvernement sud-africain nie toute forme de persécution ou de « génocide blanc ».

Qu’est-ce que la loi sur la réforme foncière ?

Signée par Ramaphosa en janvier dernier après de vifs débats parlementaires, la nouvelle loi autorise l’État à exproprier des terres privées à des fins publiques, telles que les projets d’infrastructure ou la redistribution équitable des ressources, sans distinction d’origine ethnique.

Le texte prévoit généralement une compensation équitable mais permet, dans des cas exceptionnels, une expropriation sans indemnisation. Cette loi remplace une législation datant de 1975 sous l’apartheid, critiquée pour son flou juridique et l’absence de mécanismes clairs de compensation.

Arrivée de réfugiés blancs sud-africains aux États-Unis
Arrivée de la première vague de réfugiés blancs sud-africains aux États-Unis (AFP)

Inquiétudes des communautés blanches et afrikaners

Certains Afrikaners craignent que la loi ne conduit à une confiscation forcée de leurs terres, ce qui pourrait diminuer la valeur de leurs biens. Le Parti démocratique d’opposition, représentant les intérêts de cette minorité, dénonce la réforme.

Les Afrikaners, descendants des colons européens, conservent une forte influence économique en possédant environ 70 % des terres alors qu’ils ne représentent que 7 % de la population totale. Le gouvernement de Ramaphosa affirme que la mesure vise à corriger les inégalités historiques et à redistribuer les terres aux groupes marginalisés comme les Noirs, les femmes et les personnes handicapées.

Position officielle du gouvernement sud-africain

En février, le bureau de Ramaphosa a insisté sur le fait que la loi constitue un mécanisme constitutionnel de justice sociale et non une politique d’expropriation abusive.

Le communiqué souligne que cette réforme garantit un accès équitable à la terre conformément à la Constitution et cite d’autres pays ayant adopté des législations similaires conciliant intérêt public et droits des propriétaires.

À ce jour, aucune expropriation forcée sans compensation n’a été réalisée.

Réactions de Trump et de ses alliés

En février, Trump a ordonné la suspension des aides américaines à l’Afrique du Sud, accusant le pays de discrimination raciale dans l’application de la loi foncière.

Il a notamment critiqué l’expropriation des terres des agriculteurs afrikaners sans indemnisation, qualifiant cela de violation des droits humains. Les États-Unis fournissaient auparavant un soutien important à la lutte contre le VIH/sida en Afrique du Sud, aujourd’hui gelé.

Elon Musk, milliardaire sud-africain, a également vivement critiqué le gouvernement pour son incapacité à protéger les agriculteurs blancs, évoquant à son tour une forme de « génocide ».

Elon Musk et Donald Trump à la Maison Blanche
Elon Musk et le président Donald Trump à la Maison Blanche (Reuters)

Musk a aussi dénoncé les « lois foncières raciales » qui freinent son projet Starlink d’internet par satellites en Afrique du Sud nécessitant des partenariats avec des entreprises partiellement détenues par des groupes marginalisés.

Autres tensions et contexte sécuritaire

Trump a évoqué des attaques violentes disproportionnées contre des agriculteurs blancs, qualifiées de « génocide ». Le gouvernement sud-africain conteste ces allégations, affirmant que la violence rurale est un problème plus large touchant toutes les communautés, indépendamment de leur origine.

Par ailleurs, le gouvernement refuse de publier des statistiques détaillées des crimes selon les groupes ethniques, soulignant la complexité de la situation sécuritaire.

Le dossier de Gaza, une source supplémentaire de tensions

L’Afrique du Sud a déposé une plainte contre Israël devant la Cour internationale de Justice, accusant ce dernier de « génocide » lors des attaques sur la bande de Gaza en décembre 2023.

Cette démarche a suscité la désapprobation des États-Unis, grand allié et partenaire stratégique d’Israël.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/5/22/%d9%85%d8%a7-%d9%87%d9%88-%d9%82%d8%a7%d9%86%d9%88%d9%86-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d8%b1%d8%a7%d8%b6%d9%8a-%d9%81%d9%8a-%d8%ac%d9%86%d9%88%d8%a8-%d8%a3%d9%81%d8%b1%d9%8a%d9%82%d9%8a%d8%a7

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