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Projet minier en Corse : plages noires convoitées pour leur nickel

by Sara
Projet minier en Corse : plages noires convoitées pour leur nickel
France

Les habitants des villages du Cap Corse expriment une forte opposition à un projet minier proposé par la société canadienne Aurania Resources. Ce projet vise l’extraction de nickel sur les plages emblématiques de Nonza et d’Albo, dont le sable, vestige d’une activité industrielle des années 1970, est riche en cette ressource précieuse, particulièrement recherchée pour la fabrication de batteries de véhicules électriques.

Un sable à 450 millions d’euros

Actuellement, Aurania Resources a sollicité la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) de Corse pour obtenir l’autorisation de réaliser une campagne de forages. L’entreprise estime que le site pourrait contenir suffisamment de nickel pour produire un million de batteries de voitures électriques, avec un potentiel de chiffre d’affaires de 450 millions d’euros sur une période de dix ans.

Des inquiétudes grandissantes

Malgré ces promesses économiques, élus et résidents de la région ne partagent pas cet enthousiasme. En avril dernier, l’Assemblée de Corse a voté à l’unanimité une motion contre le projet, qualifiant le risque écologique et sanitaire d’« inacceptable ». De plus, une pétition lancée par un collectif d’opposants a récolté 25 000 signatures, témoignant de l’ampleur de l’inquiétude parmi la population.

Un héritage de pollution

Les plages de Nonza et d’Albo, bien que célèbres, portent déjà le poids d’une pollution industrielle historique. Leur sable provient de millions de mètres cubes de rejets de serpentinite, extraits dans les années 1920 à 1960 pour y obtenir de l’amiante, autrefois très utilisé comme isolant. Ce passé soulève des interrogations sur les conséquences d’une nouvelle exploitation minière.

Des méthodes controversées

Selon la géologue Michelle Ferrandini, citée dans les médias, ces plages artificielles sont composées d’« un sable magnétique », dont Aurania estime que 50 % pourrait être exploité. L’industriel propose de prélever cette matière à l’aide d’un gros aimant, puis de séparer, depuis des barges en mer, le nickel du fer qu’elle contient, sans avoir besoin d’installer d’usine à terre.

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