Le président indonésien a inauguré dimanche les travaux d’un complexe industriel de production de batteries pour véhicules électriques, dont le coût s’élève à 5,9 milliards d’euros. Ce projet, soutenu par le géant chinois CATL, fait l’objet de critiques de la part d’ONG en raison de l’absence de garanties environnementales. Le site principal sera situé sur l’île d’Halmahera, dans la région des Moluques, pour un investissement de 4,7 milliards d’euros, tandis qu’un second site verra le jour à Karawang en Java occidental pour 1,2 milliard d’euros, a annoncé le ministre de l’Énergie, Bahlil Lahadalia, lors de la cérémonie aux côtés du président Prabowo Subianto.
Détails du mégaprojet
Le site de Halmahera sera dédié à l’extraction minière, au raffinage et à la production de cathodes, alors que le site de Java occidental se concentrera sur la production de cellules de batteries. Bien que les dirigeants n’aient pas précisé la date de mise en opération du mégaprojet, des responsables indonésiens ont mentionné que l’usine de CATL à Halmahera pourrait ouvrir ses portes en mars 2026. En plus de CATL, le complexe d’Halmahera est financé par le chinois Zhejiang Huayou Cobalt et la société publique indonésienne Antam.
Critiques des ONG
Lors de l’inauguration à Karawang, Prabowo Subianto a déclaré : _«Selon mes calculs, cela ne prendra pas longtemps, probablement entre cinq et six ans, pour que nous puissions atteindre l’autosuffisance énergétique.»_ L’Indonésie, en tant que premier producteur mondial de nickel, cherche à exploiter ses vastes réserves, à la suite d’une interdiction d’exportation mise en place en 2020, qui a stimulé l’essor industriel local pour ce métal essentiel dans la fabrication des batteries de véhicules électriques et de l’acier inoxydable.
Cependant, les ONG Climate Rights International (CRI) et Greenpeace ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’absence de garanties environnementales sur le site d’Halmahera. Cette île, autrefois préservée, abrite la plus grande mine de nickel au monde, située dans le parc industriel de Weda Bay. Brad Adams, directeur exécutif de CRI, a déclaré : _«CATL, Huayou Cobalt, PT Antam… doivent s’engager à respecter les droits des communautés locales et de l’environnement avant de commencer les travaux.»_ De plus, il a dénoncé les actions du gouvernement, affirmant qu’il _«poursuit un objectif de croissance économique vague tout en ignorant consciemment les alertes de la population»_ qui demande la protection de l’environnement et des moyens de subsistance des habitants.