Table of Contents
Le Sénat français a adopté une proposition de loi visant à autoriser certains commerces et établissements à faire travailler leurs salariés lors du 1er-Mai, jour traditionnellement chômé et férié en France. Ce vote, intervenu jeudi 3 juillet, suscite de vives réactions, notamment de la part de la gauche et des syndicats, qui dénoncent une atteinte aux droits des travailleurs.
Un contexte polémique autour du travail le 1er-Mai
Cette initiative émane d’une volonté de clarifier une législation jugée trop floue par ses détracteurs. Depuis plusieurs années, des artisans, comme certains boulangers, dénoncent des contrôles inopinés de l’Inspection du travail, qui leur reprochent d’avoir fait travailler leurs salariés lors de cette journée. La législation actuelle permet des dérogations uniquement pour certains secteurs essentiels tels que les transports, la sécurité ou la santé.
Pour répondre à ces enjeux, les sénateurs centristes, soutenus par le gouvernement, ont déposé une proposition de loi pour élargir le cadre des dérogations. Le texte, porté par Hervé Marseille, président de l’UDI, et Annick Billon, précise désormais que des commerces de proximité, comme les boulangeries, pâtisseries, boucheries, ainsi que des activités culturelles ou traditionnelles liés au 1er-Mai, pourront faire travailler leurs employés s’ils le souhaitent, avec une rémunération double.
Les débats au sein du Sénat
Le vote a rassemblé 228 voix en faveur contre 112, mais la mesure divise profondément. Les groupes de gauche, rassemblés notamment autour du PCF, de la CGT et de plusieurs syndicats, dénoncent une « brèche » dans le droit du travail. Monique Lubin, sénatrice socialiste, s’indigne : « C’est une nouvelle atteinte aux avancées sociales, une remise en cause de 100 ans de lutte pour la journée de solidarité ». Les syndicats, dans un communiqué commun, ont appelé à rejeter le texte, jugeant qu’il fragilise la protection des salariés et remet en question leur droit à bénéficier d’une journée de repos.
Ce texte modifié prévoit que les salariés volontaires dans ces secteurs bénéficieront d’un paiement double. Les activités concernées incluent aussi bien des secteurs culturels que commerciaux, tels que les cinémas ou les théâtres, où la tenue d’événements fonctionne souvent sur la base du volontariat.
Une législation soutenue par le patronat
Les défenseurs de la réforme avancent que cette mesure permettrait d’éviter des situations absurdes, comme des vendeurs de muguet clandestins ou des artisans qui seraient empêchés d’ouvrir leur établissement. Olivier Henno, rapporteur de la loi, déclare : « Si l’on ne légifère pas, cela peut conduire à des incohérences et à des situations où certains secteurs seront pénalisés ». Le texte a été adopté en première lecture et transmise à l’Assemblée nationale pour la suite des débats.