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Le débat sur la légitimité du chant des coqs dans les zones périurbaines a récemment ressurgi en France, suite à une affaire judiciaire qui a fait grand bruit. Au cœur de cette controverse, le cas de Ricco, un coq emblématique de la campagne en Isère, dont le chant a conduit à une bataille juridique impliquant ses propriétaires et une voisine procédurière.
Le contexte du litige
Installé en 2021 à Nivolas-Vermelle, dans le nord de l’Isère, Ricco était réputé pour ses cocoricos quotidiens, phase essentielle de la vie rurale. Cependant, sa propriétaire, Alexia Charreton, recevait depuis plusieurs mois des plaintes d’une voisine qui accusait le coq de trop chanter, contribuant à des nuisances sonores jugées insupportables. La querelle s’est poursuivie jusqu’à une procédure judiciaire où l’affaire a été jugée incompétente pour déterminer si Ricco avait le droit de chanter dans cette zone.
Décision judiciaire et condamnation
Le tribunal judiciaire de Bourgoin-Jallieu a finalement condamné la voisine à verser 2 000 euros pour préjudice moral et 1 500 euros de frais de justice aux propriétaires, tout en estimant la juridiction incompétente pour statuer sur le droit du coq à chanter. La juge a souligné que cette zone, du fait de son développement périurbain selon l’Insee, n’était pas une « rase campagne » mais un territoire à la limite entre ville et campagne. La propriétaire de Ricco s’est félicitée de cette décision, la considérant comme une victoire dissuasive contre les actions procédurières qui visent à limiter la présence rurale dans ces zones.
Le patrimoine sensoriel des campagnes
Ce cas illustre aussi la reconnaissance légale du chant des coqs comme un « patrimoine sensoriel » protégé par le droit français depuis 2021. La zone concernée, à la frontière entre urbanisation et ruralité, soulève donc la question de la coexistence entre mode de vie traditionnel et exigences urbanistiques modernes. La défense des propriétaires a insisté sur le fait qu’ils vivent dans une « zone rurale », où la présence du coq est appréciée par une majorité de voisins, certains ayant même signé une pétition de plus de 33 000 signatures en leur soutien.
Un précédent et un avenir teinté de symboles
Ce n’était pas la première fois qu’un coq face à un litige engageait la justice. En 2019, Maurice, un autre gallinacé symbolisant la ruralité, avait été autorisé à continuer de chanter après un conflit similaire. Ricco, quant à lui, ayant été tué par un renard quelques jours avant le jugement, laisse place à un futur successeur qui continuera à faire entendre sa voix dans la basse-cour. Ce cas fait ainsi écho à la fois à la préservation de l’identité rurale et aux enjeux liés à la coexistence en milieu périurbain.