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Un nouveau dispositif de microfiltration des eaux Perrier à 0,45 micron a été installé sur le site de Vergèze dans le Gard, _« conformément aux échanges avec les autorités sanitaires »_, a annoncé jeudi 3 juillet Nestlé Waters, qui avait jusqu’à la semaine prochaine pour retirer l’ancien système.
Contexte de la mise à jour
Le 7 mai, le préfet du Gard avait donné deux mois au groupe pour retirer sa microfiltration à 0,2 micron, estimant, en se fondant sur l’avis des experts de l’Agence régionale de Santé (ARS) Occitanie, que ce dispositif _« modifie le microbisme de l’eau produite, en contradiction avec la réglementation en vigueur »_ sur les eaux minérales naturelles.
_« Le dispositif de microfiltration pour la marque d’eau minérale naturelle Source Perrier a été adapté à la suite de la demande du préfet »_, a indiqué dans un communiqué Nestlé Waters. _« La sécurité sanitaire de toutes les eaux embouteillées sur le site continue d’être garantie »_, est-il ajouté.
Fonctionnement du nouveau système
Ce nouveau dispositif est _« opérationnel »_, _« quinze jours après le site des Vosges »_ où sont produites les eaux Hépar et Contrex, sommées de se plier aux mêmes règles, précise Nestlé Waters. _« Le site de Vergèze va déposer le 4 juillet un nouveau dossier d’autorisation d’exploitation d’eau minérale naturelle »_ proposant _« de nous concentrer sur nos principaux forages »_.
Enjeux et controverses
L’enjeu pour le géant des eaux minérales naturelles, qui inclut des marques comme San Pellegrino et Vittel, est de pouvoir continuer à produire du Perrier sous cette appellation, un an et demi après des révélations sur l’utilisation par Nestlé Waters de traitements illégaux (charbon et UV), un scandale aux multiples rebondissements.
En août 2024, l’ARS d’Occitanie avait invité le groupe à _« s’interroger »_ sur un autre _« usage alimentaire »_ de son site de conditionnement de Perrier, confronté à des _« contaminations bactériennes (…) inacceptables pour une eau minérale naturelle »_.
Réactions et conséquences
Nestlé Waters avait remplacé, avec l’assentiment du gouvernement, ces traitements illégaux par une microfiltration à 0,2 micron, nécessaire selon lui pour _« assurer la sécurité alimentaire »_ des produits. Cette microfiltration contestée a finalement été jugée contraire à la réglementation par les autorités.
Cette décision de Nestlé souligne _« à quel point l’État s’est fourvoyé au plus haut niveau en validant, en 2023, dans une décision de Matignon la mise en place de ces traitements désormais retirés »_, a commenté le sénateur socialiste Alexandre Ouizille.
Avis des experts et perspectives
En avril, des hydrogéologues mandatés par la préfecture du Gard avaient rendu un _« avis défavorable »_ pour la production de la célèbre eau sous sa dénomination d’eau minérale naturelle. Cette expertise doit contribuer à nourrir la décision de la préfecture et de l’ARS sur le renouvellement de l’autorisation d’exploitation de la source de Vergèze sous cette appellation.
Le préfet avait jusqu’au 7 août pour rendre sa décision, mais le dépôt d’un nouveau dossier rallonge ce délai. Le seuil de 0,45 micron pour la microfiltration est utilisé par d’autres sites, en France et dans l’Union européenne, mais il appartient au préfet de confirmer dans son autorisation qu’il est conforme à la réglementation européenne.
Engagements de Nestlé Waters
À la suite des recommandations faites par les hydrogéologues, Nestlé Waters a affirmé sa volonté de _« renforcer ses engagements en faveur de la protection de la ressource en eau, avec des investissements à hauteur de 25 millions d’euros sur cinq ans »_.