Table of Contents
Chaque semaine, _Alternatives Économiques_ sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité. Ce graphorama met en lumière des sujets variés, dont le nouveau budget américain, les contrôles au faciès, la disparition des forêts tropicales, et les investissements chinois en Hongrie.
États-Unis : une politique fiscale taillée pour les riches, contre les pauvres
Le projet de loi de finances américain avance : après le vote de la Chambre des représentants, le Sénat a adopté le 1er juillet sa version du budget, d’une voix de majorité, celle du vice-président J.D Vance. Selon les estimations du Congressional Budget Office, la dette publique américaine devrait augmenter de 3 400 milliards d’euros sur les dix prochaines années.
Une part significative de ce déficit provient de baisses d’impôts massives, près de 4 500 milliards d’euros, souhaitées par l’ancien président Trump. Ces réductions fiscales profitent de manière disproportionnée aux Américains les plus riches, comme l’indique une analyse de l’Institute of Taxation and Economic Policy.
En effet, 21 % des baisses d’impôt bénéficieraient aux 1 % les plus riches, tandis que seulement 1 % profiterait aux 20 % les plus pauvres. De plus, des coupes dans les aides aux plus démunis et la hausse des droits de douane affectent particulièrement les produits consommés par les moins fortune. La Chambre des représentants devrait bientôt examiner à nouveau ce projet, qui est sur le point d’être adopté au bénéfice des plus riches.
Des contrôles au faciès toujours plus nombreux
Le 26 juin dernier, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour un contrôle d’identité discriminatoire. La juridiction a statué qu’une personne, soumise à trois contrôles d’identité en six jours, avait été discriminée sans justification objective de la part du gouvernement.
Bien que la CEDH n’ait pas reconnu le caractère « systémique » de ces contrôles, elle a confirmé que cette pratique n’est pas isolée. Des études sociologiques et un rapport du Défenseur des droits révèlent que les hommes perçus comme noirs, arabes ou maghrébins ont quatre fois plus de risques d’être contrôlés. En 2024, 26 % de la population de France métropolitaine avait été contrôlée au moins une fois sur les cinq dernières années, contre 16 % en 2016.
Cette situation impacte la confiance envers les forces de l’ordre : 59 % des personnes ayant vécu des discriminations lors d’un contrôle se disent méfiantes vis-à-vis de la police, contre seulement 5 % parmi celles qui ne reconnaissent pas ces discriminations.
Les forêts primaires tropicales ont disparu à un rythme record en 2024
Les forêts primaires, essentielles pour la biodiversité et le carbone, ont connu une disparition alarmante en 2024, avec 6,7 millions d’hectares perdus, soit l’équivalent de la superficie de l’Irlande. Cette situation est principalement due à des incendies dévastateurs en Amazonie, au Brésil et en Bolivie.
Selon la plateforme Global Forest Review, ces incendies sont souvent d’origine humaine, étant souvent liés au défrichement pour l’agriculture. En 2024, ces incidents, exacerbés par le réchauffement climatique et le phénomène El Niño, ont entraîné l’émission de 3,1 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, soit près de dix fois les émissions françaises.
La Hongrie, nouvel eldorado des investissements chinois en Europe
En 2024, la Hongrie a attiré 31 % des investissements chinois en Union européenne et au Royaume-Uni, surpassant largement les investissements combinés en Allemagne, au Royaume-Uni et en France, qui ne s’élèvent qu’à 20 %. Les investissements chinois en Hongrie ont atteint 3,1 milliards d’euros, marquant une hausse de 73 % par rapport à l’année précédente.
Cette dynamique est due à une stratégie hongroise visant à devenir un leader dans le secteur de la mobilité électrique. La proximité politique entre Xi Jinping et Viktor Orban, ainsi que le fait que la Hongrie soit le seul pays de l’UE à participer à l’initiative des « Nouvelles routes de la soie », favorisent également cet afflux d’investissements.
Des entreprises comme BYD et CATL, leaders dans leurs secteurs respectifs, ont déjà établi des sites de production en Hongrie, attirant encore davantage d’investisseurs chinois.