Une controverse grandissante concerne ces dernières semaines la présence d’établissements éducatifs et d’activités religieuses dans la région de l’Aude, soulevant la question de la légitimité et du contrôle de leur fonctionnement. Les interventions du syndicat Éducation de l’Unsa (SE-Unsa) mettent en lumière des préoccupations majeures sur la conformité des structures éducatives aux normes légales et leur impact sur la jeunesse locale.
Fermeture attendue d’un établissement privé hors contrat
Lors du dernier conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN) de l’Aude organisé le 2 juillet 2025, le SE-Unsa a exigé la fermeture du Cours la Clarté-Dieu, établissement privé hors contrat ouvert depuis 1975 à Fanjeaux. Ce qui pose problème, selon l’organisation syndicale, c’est le non-respect du socle commun de connaissances et de compétences, constaté à l’issue d’un rapport de visite inopinée réalisé en juin 2021. Ce rapport soulignait de nombreux manquements, menaçant le droit à une éducation conforme aux standards républicains.
Le syndicat dénonce une situation où certains enfants seraient privés d’un enseignement adéquat, voire sous-enseignés, ce qui bafouerait leur droit fondamental à l’éducation. Selon eux, si l’école prétend enseigner des valeurs de la République, celles-ci seraient sûrement contestées ou mal transmises dans ce contexte.
Une alternative religieuse près des écoles publiques
Une autre préoccupation concerne l’occupation par des représentants religieux d’un local baptisé La Barque, situé rue de l’Ancienne-Porte-de-Béziers à Narbonne. Depuis septembre 2023, cet espace est utilisé par les chanoines de Lagrasse, qui proposent diverses activités à destination des jeunes et des familles, notamment des cafés-littéraires, du catéchisme, des conseils spirituels, mais aussi des séances de soutien scolaire et d’accompagnement en difficulté.
Le père Raphaël, en charge des lieux, décrit ce local comme une « oasis accueillante, spirituelle et gratuite » ouverte aux collégiens et collégiennes lors de réunions régulières. Trois frères se relaient pour encadrer plusieurs groupes d’âge, allant de 4 à 17 ans. La proximité de nombreux établissements scolaires, publics comme privés, renforce le risque de mélange entre activités éducatives et démarches religieuses hors contrôle strict des autorités laïques.
Le syndicat dénonçait notamment la nécessité pour les autorités départementales d’intervenir afin de contrôler que ces activités respectent la législation et le cadre républicain. La DSDEN de l’Aude n’a pas encore répondu à ces revendications, laissant planer une incertitude sur la régulation de ces initiatives religieuses en lien avec le public scolaire.