Le président de la République de Colombie, Gustavo Petro, a dénoncé l’inaction mondiale face à la campagne de destruction menée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Gaza depuis plus de 600 jours. Il souligne que pendant cette période, le conflit régional s’est intensifié et le droit international s’est trouvé fragilisé sans que des mesures concrètes ne soient prises.
Dans un article publié par le journal The Guardian, le président colombien appelle les gouvernements, en particulier ceux des pays du Sud global, à intervenir de manière décisive pour mettre fin aux opérations militaires israéliennes à Gaza et aux violations répétées du droit international. Il affirme clairement : « Des gouvernements comme le mien ne peuvent rester les bras croisés ».
Petro rappelle que 124 pays ont voté en faveur d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant les politiques israéliennes en territoires palestiniens occupés. Ces États se sont engagés à mener des enquêtes, des poursuites judiciaires, à imposer des sanctions, à geler des avoirs, ainsi qu’à suspendre les importations d’armes.
Cette résolution fixe un délai de 12 mois à Israël pour « mettre fin à son occupation illégale sans retard ». Le président colombien critique l’attitude passive de la communauté internationale, soulignant que de nombreux pays ont laissé des intérêts stratégiques primer sur leurs obligations légales et morales.
Il attire l’attention sur la réaction des États-Unis face à une affaire sud-africaine portée devant la Cour internationale de Justice, en précisant que défendre le droit international peut s’accompagner de menaces de représailles. Toutefois, l’abandon des responsabilités aurait des conséquences graves : la communauté internationale ne trahirait pas seulement le peuple palestinien, mais deviendrait complice des atrocités perpétrées par le gouvernement de Netanyahu.
Plusieurs gouvernements ont déjà adopté des mesures concrètes :
- La Colombie et d’autres ont suspendu leurs exportations de charbon vers Israël, conscientes que les relations économiques impliquent également des responsabilités éthiques.
- L’Afrique du Sud a intenté un procès contre Israël devant la plus haute juridiction mondiale.
- La Malaisie interdit l’accostage des navires portant pavillon israélien dans ses ports.
Petro déclare :
« Le choix est dur et impitoyable : soit nous défendons fermement les principes juridiques visant à prévenir la guerre et le conflit, soit nous assistons à l’effondrement du système international sous le poids de politiques de force brutales et incontrôlées. »
Il annonce que la Colombie et l’Afrique du Sud, coprésidentes du groupe de La Haye, organiseront prochainement une conférence d’urgence sur Gaza. Cette réunion réunira des ministres du monde entier pour discuter d’une défense multilatérale du droit international. L’objectif est de proposer des mesures juridiques, diplomatiques et économiques concrètes afin d’arrêter la destruction israélienne de Gaza et de réaffirmer le principe fondamental selon lequel aucune nation ne se trouve au-dessus des lois.
Dans un contexte humanitaire particulièrement dramatique, l’ONU qualifie Gaza de « région la plus affamée de la planète » et décrit sa mission d’acheminement d’aides comme « l’une des plus entravées de l’histoire récente ». La conférence de Bogota ambitionne de passer de la simple condamnation à une action collective, en rompant le cercle de complicité à travers les tribunaux, ports et industries des différents pays. Ainsi, il sera possible de contester la vision d’un monde dominé par la loi du plus fort, telle que défendue par l’ancien président américain Donald Trump et Benjamin Netanyahu.
Le président colombien conclut en soulignant la gravité de la décision à prendre, précisant que le moment est venu pour la communauté internationale de faire front ensemble en faveur du respect du droit et de la paix, ou de voir s’effondrer le système international sous la pression de politiques de puissance débridées.
La destruction causée par Israël à Gaza est sans limite (Al Jazeera)