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Les investigations concernant le financement des campagnes électorales du Rassemblement National (RN) prennent une tournure nouvelle et préoccupante. Plusieurs enquêtes en cours, notamment à Marseille, mettent en lumière des soupçons de financement illégal impliquant des prêts importants accordés à des candidats du parti d’extrême droite lors de scrutins entre 2020 et 2024.
Une enquête dévoilée autour du milliardaire Pierre-Édouard Stérin
Le 11 juin 2024, le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin a été entendu par la justice dans le cadre d’une enquête préliminaire à Marseille. Cette procédure concerne des prêts d’un montant total d’environ 1,8 million d’euros, attribués pour financer plusieurs campagnes électorales, notamment celles de Marseille, Nice, Lyon, et pour des régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie, Normandie, et Centre-Val de Loire. La justice s’interroge sur les conditions dans lesquelles ces prêts ont été accordés et leur conformité aux règles encadrant le financement politique.
Selon le parquet de Marseille, les investigations ont également révélé de possibles activités de blanchiment ou l’exercice illégal de la profession de banquier par M. Stérin. Celui-ci, contacté par Le Monde, a déclaré avoir fourni des réponses aux questions qui lui étaient posées, affirmant que la justice devait faire son travail sans pression médiatique.
Une polémique sur le flou réglementaire et la stratégie du RN
Le RN, qui exploite depuis plusieurs années un système de prêts de particuliers pour financer ses campagnes, dénonce un « flou » autour des règles encadrant ces financements. La formation dénonce une volonté politico-judiciaire de la part des autorités, assurant que tous ses membres et candidats ont respecté le cadre légal et que leurs comptes ont été validés. Philippe Vardon, ancien candidat aux municipales de Nice et aujourd’hui dissident du parti, a réaffirmé que ses campagnes avaient été conformes aux règles, tout en dénonçant une instrumentalisation politique.
Les enquêtes ont mis en lumière que ces prêts, tout en étant réglementés par la loi, restent un sujet sensible, notamment dans leur usage massif par le RN. La pratique soulève des questions sur la transparence et la légalité de ces financements, certains dénonçant un risque de dons déguisés ou de financement occulte.
Enjeux et perspectives
Ces investigations interviennent dans un contexte de forte tension autour des finances du RN, avec des révélations qui alimentent la défiance contre le financement politique opaque. LaJustice continue ses investigations, tandis que le débat sur la réglementation des prêts privés aux partis politiques demeure au cœur des préoccupations.