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Le bleu d’Auvergne, ce fromage emblématique de la région, connaît une croissance remarquable dans le secteur fromager. Cette réussite est le fruit d’une stratégie bien pensée mise en place par les producteurs auvergnats au fil des années.
Un travail de qualité pour relancer le produit
Nicolas Cussac, président de l’AOP bleu d’Auvergne et producteur à Saint-Flour dans le Cantal, explique : « Quand on était au plus bas des volumes, on s’est remis en cause. » Ainsi, des efforts considérables ont été réalisés pour améliorer la qualité du fromage, en se basant sur des tests consommateurs. L’objectif était de créer une identité claire et homogène pour le bleu d’Auvergne, permettant aux consommateurs de s’y retrouver facilement.
Une offre adaptée aux nouvelles attentes des consommateurs
Une autre clé du succès réside dans la refonte de l’offre. Les gros formats ont laissé place à des portions de 125 grammes, plus accessibles pour le consommateur. Nicolas Cussac souligne : « Aujourd’hui, le consommateur achète de petites portions. On a refait des formats plus adaptés aux distributeurs et aux clients. » Cette nouvelle proposition de valeur a permis au bleu d’Auvergne de se faire une place de choix dans les rayons des supermarchés.
Une production maîtrisée et régulière
La filière n’a pas seulement augmenté ses ventes, mais également sa production, passant de 4 900 tonnes en 2018 à 5 300 tonnes aujourd’hui. Toutefois, Nicolas Cussac insiste sur une croissance raisonnée : « On vise une croissance douce, de 2 à 3 % par an. L’idée, ce n’est pas de faire + 15 % et -15 % l’année d’après. On veut de la régularité et éviter la décroissance. » Cette stratégie s’appuie sur un collectif de près de 1 400 producteurs de lait, majoritairement situés entre le Cantal et le Puy-de-Dôme.
Une place de choix dans le marché des fromages bleus
Actuellement, 20 à 30 % de la production de bleu d’Auvergne est exportée, notamment vers des pays comme l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. Cependant, la croissance du fromage est principalement alimentée par le marché français. Cussac précise : « L’export peut être éphémère. Le marché national, lui, est plus fiable, surtout quand on a un produit bien calibré. »
Le bleu d’Auvergne se positionne ainsi parmi les trois premiers fromages bleus en France, juste derrière le Roquefort. Le président de l’appellation affirme : « Contrairement au Gorgonzola, qui progresse en France avec un goût plus doux, notre bleu d’Auvergne garde un caractère affirmé. C’est ce que cherchent les Français. »