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Cinq ans après le Brexit, la France et le Royaume-Uni vont encore renforcer leur alliance militaire, en particulier sur le volet nucléaire, ce jeudi 10 juillet. Cette initiative vise à afficher leur détermination à défendre leurs alliés européens, à l’occasion de la visite d’État d’Emmanuel Macron.
Un sommet bilatéral à Downing Street
Un sommet bilatéral franco-britannique, présidé par Emmanuel Macron et le Premier ministre Keir Starmer, se tiendra à Downing Street dans la matinée. Les deux dirigeants se rendront ensuite à Northwood, principal centre de commandement des opérations militaires britanniques.
Rapprochement en matière de dissuasion nucléaire
Les deux pays vont officialiser un rapprochement significatif en matière de dissuasion nucléaire. Une déclaration stipulera que leurs moyens respectifs pourront « être coordonnés », selon les annonces faites par le ministère britannique de la Défense et l’Elysée.
Bien que la souveraineté des deux nations, qui sont les seules à disposer de l’armement nucléaire en Europe, restera intacte, il a été indiqué que « tout adversaire menaçant les intérêts vitaux du Royaume-Uni ou de la France pourrait être confronté à la puissance des forces nucléaires des deux nations ».
Création d’un groupe de supervision nucléaire
Cette nouvelle approche s’écarte du principe établi par la déclaration conjointe de « Chequers » datant de trente ans, qui ne mentionnait pas explicitement une réponse nucléaire face à une menace. De plus, un « groupe de supervision nucléaire » sera créé, co-présidé par l’Elysée et le Cabinet Office britannique.
Message clair à Moscou
Les deux États ont également affirmé qu’il n’existe « aucune menace extrême sur l’Europe qui ne susciterait une réponse des deux pays », sans préciser la nature de cette réponse. Ce message est particulièrement pertinent à l’égard de Moscou, alors que plusieurs pays d’Europe de l’Est s’inquiètent de potentielles ambitions expansionnistes russes. Emmanuel Macron a souligné que l’UE et le Royaume-Uni étaient « plus forts » ensemble, lors d’un discours à la City de Londres.
Accélération des programmes militaires
Outre le volet nucléaire, Keir Starmer et Emmanuel Macron annonceront également l’accélération du programme de missiles de croisière Scalp / Storm Shadow, avec de nouvelles commandes pour le groupe MBDA. Une nouvelle phase du développement de futurs missiles de croisière et de missiles antinavires, dont le développement avait pris du retard, sera également lancée.
Coalition des volontaires pour l’Ukraine
Les accords de Lancaster House, qui régissent la coopération militaire bilatérale depuis 2010, avaient établi une force expéditionnaire conjointe franco-britannique. Cette force sera la pierre angulaire de la « coalition des volontaires » que Paris et Londres prévoient de lancer début 2025, rassemblant une trentaine de pays engagés dans le renforcement des capacités de défense de l’Ukraine.
Questions d’immigration en suspens
Au-delà des questions de défense, Keir Starmer et Emmanuel Macron aborderont également le sujet de l’immigration, un enjeu crucial pour le gouvernement travailliste, qui fait face à des arrivées records de migrants en bateau par la Manche. Lors de leur entretien à Downing Street, les dirigeants se sont engagés à réaliser des « progrès concrets » sur ce dossier épineux, souvent source de tensions entre Paris et Londres.
La France a souligné que les opportunités de travail sans papiers au Royaume-Uni rendent le pays particulièrement attractif pour les migrants. En revanche, le Royaume-Uni souhaiterait que la France prenne des mesures plus strictes pour empêcher les départs de bateaux, ayant déjà versé plus de 750 millions d’euros depuis 2018 pour aider les forces de l’ordre françaises.