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Alors que le parlement français s’interroge sur le droit à mourir, le secteur funéraire explore de nouvelles pratiques pour l’après-vie. Ces dernières années, des rituels funéraires plus écologiques et laïcisés ont émergé, remplaçant progressivement les cérémonies traditionnelles. À l’orgue et aux prières se substituent des discours personnalisés, et les cercueils, bien que toujours obligatoires, peuvent être customisés pour répondre aux souhaits des familles.
Coopératives et rituels « à la carte »
De plus en plus, les familles font appel à des coopératives funéraires pour personnaliser la cérémonie selon leurs désirs. Ces coopératives encouragent des rituels « à la carte », reflet d’une époque où la remise en cause des normes sociales était au cœur des préoccupations. Martin Julier-Costes, chercheur associé à l’Université Grenoble Alpes, souligne que ces initiatives visent à répondre au mieux aux attentes des familles face à la marchandisation de la mort.
Plus de vert, c’est toujours plus de vers
Avec une conscience environnementale accrue, les matériaux utilisés pour les cercueils évoluent. Les capitons en coton, chanvre ou lin remplacent les tissus synthétiques, tandis que les urnes, désormais biodégradables, sont fabriquées en sel, sable ou bois. Toutefois, malgré la demande croissante de funérailles « vertes », certaines familles restent réticentes à l’idée de choisir des cercueils en carton, par exemple.
Retour à la terre
La terramation, une méthode encore largement interdite en Europe, permettrait de composter les corps pour en faire de la terre. En France, une proposition de loi visant à développer l’humusation a été déposée en janvier 2023 par la députée Élodie Jacquier-Laforge, soulignant les inconvénients de l’inhumation et de la crémation, qui sont polluantes.
Comme un défunt dans l’eau
L’aquamation, un procédé qui utilise l’hydrolyse alcaline, est une alternative de plus en plus envisagée. Bien que cette méthode soit encore interdite en France en raison de l’obligation de cercueil, elle est légalisée dans plusieurs pays européens. Pierre Vidallet, spécialiste en crémation, note que cette méthode consomme beaucoup moins d’énergie qu’une crémation classique.
Et en France ?
La question de l’aquamation est actuellement débattue, notamment par des syndicats intercommunaux funéraires comme le Sifurep en Île-de-France. Cependant, les récentes discussions parlementaires montrent que la France a encore du chemin à parcourir pour adopter des pratiques funéraires plus écologiques.