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Plus de 30 personnes ont perdu la vie et près de 100 ont été blessées lors d’affrontements armés entre groupes druzes et bédouins dans la province syrienne de Soueïda, située dans le sud du pays. Ces violences ont profondément déstabilisé la région, incitant les autorités à intervenir pour rétablir l’ordre et apaiser les tensions.
Intervention des forces de sécurité et bilan des pertes
Selon une source au sein du ministère de la Défense syrien, relayée par la télévision officielle « Al-Ikhbariya », six soldats ont été tués lors des opérations visant à mettre fin aux combats. Le ministère de l’Intérieur a déclaré que ses forces sont intervenues pour résoudre le conflit, stopper les hostilités et poursuivre les responsables devant la justice.
Le ministre de l’Intérieur, Anas Khattab, a souligné que l’absence d’institutions étatiques solides, notamment militaires et sécuritaires, est la cause principale des tensions à Soueïda. Il a affirmé qu’« il n’y a de solution aux conflits que par l’imposition de la sécurité et le renforcement du rôle des institutions afin de garantir la paix civile ».
Mesures prises par le ministère de la Défense
Le ministère de la Défense a annoncé avoir déployé des unités militaires spécialisées dans les zones affectées, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur. Ces unités ont pour mission :
- d’établir des corridors sécurisés pour protéger les civils,
- d’interrompre rapidement les affrontements avec efficacité,
- d’empêcher toute nouvelle escalade dans la violence.
Un communiqué publié lundi précise que le vide institutionnel au moment des affrontements a aggravé la situation, entravant les tentatives d’apaisement et limitant la capacité d’intervention des forces de sécurité et militaires officielles.
Appels à la retenue et au dialogue
Le chef des forces de sécurité intérieure, Nizar al-Hariri, a expliqué que les tensions actuelles ont débuté suite à un incident de vol survenu récemment sur la route reliant Damas à Soueïda. Cet événement a déclenché des représailles par des enlèvements successifs entre groupes rivaux.
Le gouverneur de Soueïda, Mustapha al-Bakkour, a appelé à la maîtrise de soi et à privilégier le dialogue rationnel. Il a insisté sur la détermination de l’État à protéger les citoyens et à restaurer leurs droits, tout en mettant en garde contre les tentatives de semer la discorde.
Par ailleurs, la présidence spirituelle de la communauté druze a condamné les violences et averti contre toute dérive vers la sédition, en demandant au gouvernement syrien de sécuriser impérativement la route Damas-Soueïda.
Contexte et enjeux régionaux
Soueïda est la principale région de concentration de la communauté druze en Syrie, qui compte environ 700 000 personnes. En avril dernier, des affrontements sanglants dans deux zones proches de Damas et dont les conséquences se sont étendues à Soueïda ont fait au moins 119 morts, parmi lesquels des combattants druzes et des forces de sécurité.
Ces combats avaient impliqué une intervention israélienne par des frappes aériennes, suscitant des avertissements de Damas sur la protection de ses populations druzes. Suite à ces violences, des représentants du gouvernement et des notables druzes avaient conclu des accords de trêve pour contenir la crise, qui soulignaient les défis auxquels fait face la nouvelle autorité dirigée par le président Ahmed al-Shara, notamment dans l’établissement de relations avec les diverses composantes du pays après la chute du régime précédent en décembre.