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Les États-Unis enregistrent cette année leur plus grand nombre d’exécutions depuis près d’une décennie, avec 26 condamnations à la peine capitale déjà accomplies. Ce chiffre, inédit depuis 2015, souligne une tendance à la hausse qui concentre ses effets dans quelques États américains, notamment la Floride, le Texas et la Caroline du Sud. L’actualité a été marquée par la mise à mort récente de Michael Bell en Floride, portant à 8 le nombre d’exécutions dans cet État en 2025, un record pour la région depuis plusieurs années.
Une exécution symbolique dans un contexte de regain de la peine de mort
Michael Bell, âgé de 54 ans, a été exécuté par injection létale le mardi 15 juillet au pénitencier de Raiford en Floride, où il a été condamné pour le meurtre de Jimmy West et Tamecka Smith lors d’un acte vengeur qui remonte à 1993. Le crime, motivé par la volonté de se venger du meurtrier de son frère, a tourné à la tragédie lorsqu’il a tué par erreur deux innocents, le frère de la victime et une jeune fille qui l’accompagnait.
Ce condamné faisait partie de la population carcérale ayant passé une partie de sa jeunesse dans la tristement célèbre Florida School of Boys, surnommée « Dozier », un établissement fermé en 2011. La maison de correction, tristement célèbre pour ses actes de cruauté, avait inspiré le roman « The Nickel Boys » de Colson Whitehead, récompensé par le prix Pulitzer en 2020. En 2016, des anthropologues y ont découvert les vestiges de 55 sépultures anonymes, témoignant des abus et atrocités perpétrés au sein de cet établissement.
Une tendance à la concentration géographique des exécutions
Selon le *Death Penalty Information Center* (DPIC), ces exécutions très concentrées dans quelques États illustrent une politique régionale qui favorise la reprise ou le maintien de la peine capitale. Plus de la moitié des 26 exécutions recensées cette année se sont déroulées en Floride, Texas et Caroline du Sud. Outre l’injection létale, des méthodes inédites comme l’inhalation d’azote ont été tentées, expérience qui a suscité de vives critiques, notamment de la part des experts de l’ONU qui la qualifient de « torture ». Deux exécutions par peloton d’exécution ont également été enregistrées en Caroline du Sud, une première depuis 2010.
Alors que 23 États américains ont aboli ou suspendu la peine de mort, trois autres (Californie, Oregon, Pennsylvanie) ont adopté un moratoire sur execution décidé par le gouverneur. Toutefois, la tendance vers une hausse limitée à certains États repose sur des décisions politiques locales, laissant la majorité du territoire sans cette forme de condamnation ultime.
Faits et chiffres clés
- 26 exécutions recensées en 2025, un record depuis 2015 où 28 avaient été enregistrées.
- Huit exécutions réalisées en Floride cette année, un chiffre qui pourrait augmenter avec neuf autres prévues.
- Les méthodes utilisées : injection létale (21), inhalation d’azote (3), peloton d’exécution (2).
- Les États où la peine de mort reste active : 27 sur 50, avec une majorité ayant suspendu ou aboli cette pratique.
Le phénomène d’une accentuation des exécutions répond à un contexte politique et judiciaire spécifique, marquant un tournant dans la présentation de la peine capitale aux États-Unis.