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La médecine médiévale, longtemps considérée comme un domaine superstitieux et primitif, connaît aujourd’hui une renaissance grâce à de nouvelles recherches qui révèlent des pratiques étonnamment avancées. Ces découvertes mettent en lumière des remèdes anciens qui résonnent avec les tendances actuelles de bien-être sur les réseaux sociaux.
Une vision renouvelée des âges sombres
Selon un projet de recherche international mené par des universitaires de l’Université de Binghamton, les pratiques médicales au Moyen Âge étaient bien plus sophistiquées qu’on ne l’avait supposé. Contrairement à l’image des Européens enfermés dans des châteaux, ils exploraient activement des approches de guérison basées sur la nature et l’observation.
« Les gens s’intéressaient à la médecine sur une échelle beaucoup plus large qu’on ne le pensait », explique Meg Leja, professeur associée d’histoire. « Ils cherchaient des remèdes et s’efforçaient d’observer le monde naturel, notant des informations dans cette période connue sous le nom d’Âge des Ténèbres. »
Les manuscrits révélateurs
Le Corpus de médecine latine médiévale précoce (CEMLM), soutenu par l’Académie britannique, a rassemblé des centaines de manuscrits médicaux datant d’avant le 11e siècle. Ce travail a presque doublé le nombre de manuscrits médicaux connus de cette période, incluant des recettes qui ressemblent à des astuces de santé promues par des influenceurs modernes.
Des remèdes ancestraux au goût du jour
Les recettes découvertes dans ces manuscrits sont étonnamment modernes. Par exemple, pour soulager un mal de tête, il est conseillé de broyer un noyau de pêche, de le mélanger avec de l’huile de rose et de l’appliquer sur le front. Bien que cela puisse sembler étrange, une étude de 2017 a montré que l’huile de rose pourrait en effet aider à atténuer la douleur des migraines.
Un autre exemple est le « shampooing de lézard », où l’on utilise des morceaux de lézard pour rendre les cheveux plus brillants, une méthode parallèle à l’épilation moderne.
« Beaucoup de choses que l’on voit dans ces manuscrits sont actuellement promues en ligne comme médecine alternative, mais elles existent depuis des milliers d’années », ajoute Leja.
Perspectives et recherches futures
Le projet de recherche continue de mettre à jour le catalogue avec de nouveaux manuscrits et de travailler sur des éditions et traductions de textes médicaux pour l’enseignement. Leja souligne que les catalogues antérieurs se concentraient souvent sur des auteurs bien connus comme Hippocrate, négligeant le matériel que les gens du Moyen Âge auraient réellement utilisé.
Ce nouveau catalogue plus complet permettra aux historiens de présenter la médecine dans son intégralité, révélant une époque où l’observation et la science avaient leur place dans les pratiques médicales.
Accessibilité des ressources
Le Corpus de médecine latine médiévale précoce (CEMLM) est désormais accessible en ligne, fruit d’une collaboration entre des chercheurs de Binghamton, Fordham, St. Andrews, Utrecht et Oslo, enrichissant ainsi notre compréhension de la médecine médiévale.