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Le gouvernement français envisage sérieusement d’alléger le calendrier des jours fériés dans le cadre de la préparation du budget 2026. La proposition, formulée par François Bayrou, prévoit la suppression du lundi de Pâques et du 8-Mai afin d’accroître la productivité nationale. Ces mesures suscitent un vif débat parmi les acteurs politiques, économiques et sociaux, entre nécessité d’augmenter les recettes publiques et préoccupations concernant l’impact social et économique.
Une initiative visant à renforcer la compétitivité économique
Selon François Bayrou, l’objectif est d’augmenter la quantité de jours travaillés afin de dynamiser la croissance et de pallier le déficit budgétaire. La suppression de deux jours fériés pourrait rapporter près de 5 milliards d’euros par an, en intégrant les recettes supplémentaires générées par une journée de solidarité supplémentaire. La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) estime que chaque jour non travaillé coûte environ 1,5 milliard d’euros à l’économie, mais reconnaît aussi que les jours fériés contribuent à soutenir certains secteurs, notamment le tourisme et la restauration.
Réactions politiques et sociales
Le gouvernement tente d’apaiser les tensions autour de cette proposition. Gérald Darmanin, Aurore Bergé ou encore Astrid Panosyan-Bouvet insistent tous sur la nécessité de « travailler plus » pour augmenter les recettes fiscales. Ces propos rencontrent toutefois une opposition féroce, notamment parmi les partis politiques, qui dénoncent une mesure injuste et potentiellement néfaste pour une partie de la population la plus vulnérable.
Les ministres précisent que l’impact économique de la suppression de ces jours fériés doit encore faire l’objet d’études et de négociations pour définir concrètement les modalités. Certains envisagent la mise en place d’une contribution spécifique ou d’une réforme du système de travail pour compenser l’absence de ces journées chômées, sans pour autant garantir une augmentation immédiate des recettes.
Un contexte historique et social complexe
Ce débat n’est pas sans rappeler des précédents. En 2004, le lundi de Pentecôte avait été transformé en journée de solidarité pour financer des aides aux personnes âgées, ce qui avait permis de récolter près de 3,5 milliards d’euros depuis. Alors que certains ministres tentent de justifier cette nouvelle mesure par une nécessité de compétitivité, d’autres rappellent que la perte sociale liée aux jours fériés ne peut être négligée. La proposition de François Bayrou s’inscrit dans un contexte où la gestion du temps de travail reste un enjeu sensible, mêlant enjeux économiques et préoccupations sociales.