Le retrait officiel de l’armée française du Sénégal a été acté ce jeudi 17 juillet, marquant la fin d’une présence militaire qui durait depuis l’indépendance du pays en 1960. La restitution des dernières installations françaises, notamment le camp Geille à Dakar et l’escale aéronautique de l’aéroport, a été confirmée lors d’une cérémonie officielle en présence de représentants des deux nations.
Avec cette étape, l’armée française quitte officiellement le territoire sénégalais après avoir maintenu une présence opérationnelle en partenariat avec les forces armées locales. Depuis 2022, Paris a déjà réduit sa présence militaire dans plusieurs pays africains dont le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et le Gabon, signifiant une nouvelle étape dans la doctrine diplomatique française en Afrique.
Une souveraineté affirmée par le Sénégal
Ce retrait s’inscrit dans une volonté affirmée par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en avril 2024. Ce dernier, partisan d’une politique de rupture avec certaines anciennes dépendances coloniales, a déclaré que « la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain ». En novembre 2024, il avait déjà annoncé la fin imminente de toute présence militaire étrangère sur le sol sénégalais, insistant sur le fait que le Sénégal entend désormais traiter ses partenaires internationaux sur un pied d’égalité sans céder sa souveraineté.
Contexte africain et enjeux géopolitiques
Ce retrait s’inscrit dans un contexte plus large de défiance envers la présence française en Afrique, notamment en raison des multiples coups d’État et changements de régime dans la région, qui ont souvent été perçus comme hostiles à l’influence française. La lutte contre le terrorisme, autrefois pilier de l’engagement militaire français en Afrique de l’Ouest, a été affectée par ces évolutions politiques, poussant Paris à revoir ses déploiements.
Le déploiement français dans la région a souvent été perçu comme une volonté d’intervenir dans des zones à risques, mais il se heurte désormais à une opposition croissante des autorités locales, qui revendiquent une plus grande autonomie. La fin de l’activité militaire française au Sénégal témoigne d’un repositionnement stratégique autant que d’un désir de renforcer la souveraineté nationale face à ces nouvelles dynamiques géopolitiques.