Le médiateur américain en Syrie, Tom Barrack, a loué la position du président syrien Ahmed al-Charaa et partagé sa vision des relations avec Israël, à un moment où ce dernier a révélé l’envoi d’un message à Damas. Barrack a exprimé sa confiance envers la sincérité des intentions du président syrien, soulignant que ses objectifs pour la Syrie sont alignés avec ceux des États-Unis et de leurs alliés. Il a également mis en avant le défi commun représenté par l’Iran pour les deux pays.
Tom Barrack a rappelé que l’ancien président américain Donald Trump avait raison de lever les sanctions contre Damas, précisant toutefois que cette levée se fait progressivement, en suivant attentivement le déroulement des événements en Syrie. Le diplomate a insisté sur le fait que la sécurité et la stabilité en Syrie dépendent de l’implication de toutes les parties et communautés dans le cadre du projet de construction de l’État syrien.
Concernant la perception du président syrien vis-à-vis d’Israël, Barrack a indiqué qu’Al-Charaa ne considère pas Israël comme un ennemi, contrairement à la position de ce dernier qui demande une zone démilitarisée dans le sud de la Syrie pour renforcer la sécurité de ses frontières.
Enfin, l’envoyé américain a précisé que la priorité de Washington reste d’éviter toute escalade entre la Syrie et Israël, pour ensuite œuvrer à la normalisation et la paix entre les deux pays. Parallèlement, Damas continue de rechercher la levée des sanctions américaines imposées depuis plusieurs décennies. En mai dernier, Donald Trump avait accepté de lever ces sanctions, bien que certaines nécessitent encore des démarches législatives.
Donald Trump (à droite) a rencontré Ahmed al-Charaa à Riyad après avoir annoncé son accord pour lever les sanctions contre la Syrie (photo d’archive, AFP).
Message israélien
Dans un contexte lié, la chaîne officielle israélienne Kan a rapporté que le gouvernement israélien a adressé un message aux autorités syriennes, leur demandant de déployer les services de sécurité publique dans le sud de la Syrie au lieu de l’armée, dont la présence dans cette zone est vivement contestée par Tel-Aviv.
Selon Kan, Israël continue de s’opposer à la présence de l’armée syrienne dans le sud du pays et souhaite la mise en place d’une force de sécurité relevant du ministère de l’Intérieur syrien, composée notamment d’éléments druzes. Cette proposition vise à empêcher ce que la chaîne qualifie de « menace » que représenteraient les forces de sécurité gouvernementales syriennes pour la communauté druze.
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024, Israël a intensifié ses interventions et violations de la souveraineté syrienne, justifiant ses actions par la nécessité de protéger les Druzes dans le sud syrien. Elle a mené plusieurs frappes visant aussi bien des cibles militaires que civiles, y compris dans la capitale Damas.
Depuis 1967, Israël occupe la majeure partie du plateau du Golan syrien. Profitant du bouleversement politique provoqué par la chute d’Assad, elle a pris le contrôle de la zone tampon syrienne et déclaré la fin de l’accord de désengagement signé en 1974 entre les deux parties.
Les forces israéliennes ont également occupé le mont Hermon, une position stratégique située à seulement 35 kilomètres de Damas, à la frontière entre la Syrie et le Liban, offrant une vue directe sur Israël.