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Critiques en Europe sur l’accord commercial UE-Trump

by Sara
Critiques en Europe sur l'accord commercial UE-Trump
France, États-Unis, Italie, Allemagne, Irlande, Belgique, Suisse, Royaume-Uni

L’accord commercial conclu ce dimanche entre Donald Trump et Ursula von der Leyen suscite de vives critiques à travers l’Europe. À partir du 1er août, la majorité des produits européens seront soumis à une taxe de 15 % à leur entrée aux États-Unis. Ce compromis, bien qu’il évite des tarifs encore plus sévères, est loin de faire l’unanimité.

Un accord controversé

C’est au sein du luxueux resort de Turnberry, en Écosse, connu pour être un terrain de golf prisé du président américain, qu’a été officialisé ce dimanche 27 juillet cet accord de dernière minute entre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Donald Trump.

Les critiques d’Allemagne

Outre-Rhin, le ton est particulièrement sévère. Pour le magazine Der Spiegel, l’UE se soumet au président américain dans cet accord commercial. L’éditorialiste berlinois Michael Sauga déclare :

« Les Européens ont tout simplement capitulé devant Donald Trump. »

Selon lui, « au nom de la paix, ils abandonnent des valeurs et des principes qu’ils considéraient jusqu’alors comme sacrés. Avant l’accord, l’UE était déterminée à défendre l’ordre juridique mondial. Aujourd’hui, c’est clair : l’UE a cédé ».

Selon Der Spiegel, les économistes estiment des pertes de 0,1 à 0,2 % du produit intérieur brut (PIB) en Allemagne, ce qui pourrait freiner l’économie du plus grand pays industrialisé d’Europe.

Des réactions des médias

Le quotidien économique allemand Handelsblatt critique également cet accord. L’éditorialiste Torsten Riecke affirme que « le rééquilibrage voulu par Ursula von der Leyen a désormais eu lieu, et l’équilibre s’est nettement inversé en défaveur de l’Europe ».

Il souligne que, malgré sa puissance économique, l’UE n’a pas réussi à négocier un meilleur résultat que le Japon, et que par rapport au Royaume-Uni, Bruxelles a obtenu des résultats bien inférieurs.

Les inquiétudes en Suisse et en Belgique

En Suisse, le quotidien Le Temps adopte un ton à la fois analytique et inquiet, évoquant une mise en scène orchestrée par Washington. Il questionne :

« L’UE aurait-elle dû davantage bander les muscles ? »

En Belgique, le quotidien Le Soir exprime sa déception en affirmant que « le deal est inégal », soulignant que l’Union « ouvre grand ses marchés » avec des droits de douane nuls, tandis que Trump impose un tarif de 15 %.

Le journal constate que « la loi du plus fort l’a emporté », tout en notant que l’Europe a « limité la casse » avec des taux réduits par rapport aux 30 % redoutés.

Les réactions d’Italie

En Italie, le média économique L’Economia dénonce un accord déséquilibré qui entraîne un triplement des droits de douane « sans justification économique crédible ». Le journal s’interroge :

« Pourquoi l’Europe a-t-elle décidé de conclure un accord avec l’Amérique de Trump ? »

Il souligne que l’Union européenne doit désormais payer un lourd tribut quant à la « stabilité » de ses relations avec les États-Unis, notant que les tarifs américains sur les produits européens ont grimpé de 4,8 % à 15 %.

Un souffle d’air pour l’Irlande

Dans ce concert de critiques, le quotidien irlandais The Irish Times présente une vision différente. Pour l’Irlande, l’accord est perçu comme un soulagement, évitant une guerre commerciale qui aurait pu être dévastatrice pour son économie.

Le pays, qui abrite de nombreuses entreprises du numérique et de la pharmacie, aurait été particulièrement vulnérable. Le journal conclut que « qu’il faudra un certain temps pour évaluer l’impact de cet accord sur l’Irlande ».

Une posture politique préoccupante

Au-delà des 15 %, c’est la posture politique de l’Union européenne qui fait débat. Beaucoup observateurs estiment que ce compromis avec Donald Trump est un recul stratégique, mettant en lumière les déséquilibres de la relation transatlantique et la difficulté de l’UE à s’imposer face à Washington.

Cette situation soulève des questions quant à la capacité de l’Europe à défendre ses intérêts et ses principes sur la scène mondiale.

La présidente du Conseil des ministres d'Italie Giorgia Meloni à Rome le 10 février 2025

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