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Que liront les écrivains cet été ? Plusieurs auteur·ices ont partagé leurs choix littéraires pour les vacances. Aujourd’hui, Éric Reinhardt met à l’honneur l’écrivaine Ingeborg Bachmann.
Une passion pour Ingeborg Bachmann
En avril, Éric Reinhardt a découvert au cinéma _L’Amie_, un film de Margarethe von Trotta datant de 1983, qui l’a profondément marqué. Après avoir vu ce film, il a également visionné le dernier long métrage de la réalisatrice, _Ingeborg Bachmann_, avec Vicky Krieps dans le rôle principal, qu’il a beaucoup apprécié.
Découverte de _Malina_
Connaissant Ingeborg Bachmann de nom, Reinhardt n’avait cependant pas encore lu ses œuvres. Il s’est alors procuré _Malina_, le seul roman achevé de l’auteure, publié en Allemagne en 1971 et traduit en français par Philippe Jaccottet et Claire de Oliveira. Il décrit la lecture de ce livre comme une délectation, révélant l’esprit, l’intelligence, et l’ironie de Bachmann à travers ses 280 pages, qui l’ont incité à annoter le texte de traits verticaux d’admiration.
La complexité du personnage féminin
Le roman dépeint une femme pleine de faiblesses, de contradictions et de modestie, ce qui lui confère une grande émotion et complexité. Les références à Vienne, la puissance de la langue, ainsi que l’humour mordant rappellent le style de l’écrivain Thomas Bernhard, mais avec une intimité féminine plus forte, mettant en avant des éléments tels que les tenues et les sentiments.
Une écriture sans narration
Dans _Malina_, presque aucune narration classique n’est présente. L’écrivaine expose des situations répétitives, des dialogues intenses, et un regard acéré sur la société, l’amour, et la vie. Éric Reinhardt exprime une admiration passionnée pour l’écriture de Bachmann, déclarant avoir acheté pour l’été ses poésies complètes, _Toute personne qui tombe a des ailes_ (Gallimard), ainsi que les recueils de nouvelles _La Trentième année_ (Seuil) et _Trois sentiers vers le lac_ (Babel).
Un héritage littéraire
Ingeborg Bachmann, poétesse et écrivaine féministe, cherchait après-guerre à renouveler la langue allemande, longtemps dominée par des voix masculines. _La Trentième année_ et _Trois sentiers vers le lac_ sont des portes d’entrée idéales pour découvrir son univers narratif et ses personnages féminins marquants. _Toute personne qui tombe a des ailes_ propose un aperçu de ses poèmes, dont certains ont été publiés à titre posthume.
Ouvrages recommandés
_Toute personne qui tombe a des ailes_. Traduit de l’allemand (Autriche) par Françoise Retif (Gallimard), 592 p., 15,60 €.
_La Trentième année_. Traduit de l’allemand (Autriche) par Marie-Simone Rollin (Seuil), 176 p., 20 €.
_Trois sentiers vers le lac_. Traduit de l’allemand (Autriche) par Hélène Belletto (Babel), 288 p., 9,20 €.
Le dernier livre d’Éric Reinhardt
Éric Reinhardt a récemment publié _Sarah, Suzanne et l’écrivain_ (Folio Gallimard 2025), 464 p., 9,50 €.