Lors du Conseil des ministres du mercredi 30 juillet, Emmanuel Macron a exprimé son soutien au projet adopté par l’Assemblée de Corse en mars 2024, qui vise à instaurer un pouvoir législatif insulaire et à reconnaître un « peuple corse ». En revanche, Bruno Retailleau a manifesté son « désaccord » concernant ce dossier sensible.
Un pouvoir législatif pour la Corse
Le projet de loi prévoit d’accorder à la Corse un pouvoir législatif, à l’exception des domaines régaliens tels que la défense et la justice. Ce texte introduit également la notion de « communauté historique, linguistique, culturelle, ayant développé un lien singulier avec sa terre », interprétée comme une reconnaissance implicite du « peuple corse ».
Ce projet de révision constitutionnelle a été lancé en 2022 par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, suite à une demande d’Emmanuel Macron, visant à mettre fin aux violences sur l’île consécutives à la mort en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna.
Divergences sur le projet
Ce choix politique est audacieux, d’autant plus que le Conseil d’État s’y était opposé. Malgré cela, Emmanuel Macron a décidé de relancer ce chantier, mais il doit faire face à des obstacles. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et actuel responsable des Républicains (LR), a dénoncé ce qui semble être un « texte communautariste ».
Retailleau a clairement exprimé sa position, qui « n’a pas changé », selon les déclarations de François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et chargé du dossier corse, à l’issue du Conseil des ministres. Emmanuel Macron devra donc rallier un soutien au-delà de son propre camp pour faire avancer cette révision constitutionnelle.