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Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fait face à une crise budgétaire majeure en plein cœur d’un chaos humanitaire croissant. Cette situation alarmante est exacerbée par un nombre record de victimes parmi ses équipes, forçant l’organisation à envisager des réductions drastiques de son personnel et de ses opérations.
Un budget 2026 en baisse de 17%
Pour l’année 2026, le CICR prévoit une réduction de 17% de son budget annuel, une décision qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur ses activités humanitaires. Achille Després, porte-parole du CICR, a déclaré : « Nous prévoyons une réduction de 17% de notre budget annuel. Ce budget doit encore être validé par l’assemblée d’ici à la fin de l’année. » Cette contraction budgétaire s’ajoute aux 4000 postes déjà supprimés depuis 2023, reflétant des coupes qui pourraient menacer les capacités de réponse de l’organisation face à des besoins humanitaires en forte hausse.
Des besoins croissants et des financements en chute
Malgré l’augmentation des crises humanitaires à travers le monde, les financements pour les opérations du CICR s’effondrent. Achille Després a souligné que cette crise n’est pas unique au CICR, mais s’étend à tout le secteur humanitaire : « Nous assistons à une multiplication des crises, mais les financements ne suivent pas. » Les défis financiers sont accentués par la nécessité de réduire certaines activités, entraînant une inquiétude croissante sur le maintien des opérations de secours essentielles.
Des délégués tués en mission
2024 est déjà marquée comme l’année la plus meurtrière pour les travailleurs humanitaires. Plus de 30 employés et bénévoles du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont été tués en service cette année. En Ukraine, trois délégués du CICR ont perdu la vie lors d’un bombardement, tandis qu’à Gaza, quinze travailleurs humanitaires clairement identifiés ont été abattus dans des conditions tragiques. Mirjana Spoljaric, présidente du CICR, n’hésite pas à qualifier la situation à Gaza de « plus infernale que l’enfer sur terre ».
Des tensions internes et un avenir incertain
Les coupes budgétaires récentes ont créé des tensions entre les employés et la direction. Bien que la direction ait travaillé sur une nouvelle stratégie pour se recentrer sur son mandat humanitaire, les employés ressentent que le CICR est confronté à une crise plus large que celle de 2023. L’organisation doit faire face à une contradiction douloureuse : protéger les civils et respecter le droit international humanitaire tout en réduisant son empreinte et ses ambitions.
Une situation alarmante pour l’humanitaire mondial
Le CICR, enraciné à Genève et en Suisse, est un symbole de l’action humanitaire. Cependant, alors que l’organisation traverse une des périodes les plus sombres de son histoire, il est clair que la fragilisation du système humanitaire mondial est une réalité préoccupante. Pierre Krähenbühl, directeur général du CICR, a souligné ce paradoxe en affirmant : « Nous faisons face à un paradoxe terrible : jamais les besoins humanitaires n’ont été aussi immenses, et jamais nous n’avons eu aussi peu de moyens pour y répondre. »
Distribution humanitaire en cours
En dépit des défis budgétaires, le CICR continue ses efforts sur le terrain. Une illustration de ces efforts est la distribution de nourriture aux habitants du village de Novoivanovka, près de Popasna, où les équipes du CICR s’engagent à soutenir les populations touchées.