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Dans le calme habituel d’Ève, paisible commune de 400 âmes nichée dans l’Oise, personne ne s’attendait à devenir la nouvelle étape incontournable des automobilistes pressés. Pourtant, depuis la mi-juillet 2025, ce hameau tranquille est devenu malgré lui un point de passage quotidien pour des centaines de voitures et camions, tous guidés par une même voix numérique : celle de l’application GPS Waze.
À cause de Waze, ce village s’est retrouvé au cœur d’une grande pagaille
En cause, les travaux actuellement en cours sur la RN2, entre Le Plessis-Belleville et Saint-Mard (Seine-et-Marne), qui réduisent la circulation à une seule voie et entraînent la fermeture de plusieurs sorties. Résultat : des bouchons monstres et, pour les conducteurs impatients, une alternative offerte par leur application préférée en passant par Ève. Une idée qui aurait pu sembler maligne si les routes du village n’avaient pas été si étroites et peu adaptées à un tel flot.
La mairie a décidé de fermer la circulation
Face à cette affluence soudaine et incontrôlable, la maire, Agnès Champault, a pris une décision radicale : interdire la circulation des automobilistes extérieurs sur les routes communales à compter du 22 juillet 2025. Une première pour la petite localité, qui a vu sa tranquillité mise à rude épreuve. « C’était infernal », raconte une employée municipale. « On ne pouvait même plus traverser la route à pied. Les voitures passaient sans discontinuer, jour et nuit. »
Un arrêté pour protéger les habitants
Concrètement, seuls les riverains et les véhicules de livraison peuvent désormais circuler. Une mesure prise pour des raisons de sécurité et d’entretien des voiries, explique la mairie au Parisien, et soutenue par la sous-préfecture de Senlis. « Nos routes ne sont tout simplement pas faites pour ça », ajoute l’équipe municipale.
Malgré l’affichage de l’arrêté et la mise en place de contrôles, certains automobilistes, y compris des poids lourds normalement interdits toute l’année sur cet axe, ont persisté à emprunter les rues du village. La maire a donc fait appel aux gendarmes pour contraindre les véhicules à faire demi-tour. Les contrevenants risquent une amende de 150 euros.
Une décision qui divise
Sur les réseaux sociaux, la décision a fait polémique. Si de nombreux habitants soutiennent l’interdiction, plusieurs internautes dénoncent une entrave à la liberté de circulation. « Ne serait-ce pas une atteinte à la liberté, qui en France est un droit immuable ? », interroge une utilisatrice sur Facebook. Agnès Champault, elle, assume pleinement sa décision. « L’arrêté est temporaire », assure-t-elle. « On comprend les désagréments, mais quand les automobilistes ne respectent plus les déviations officielles, il faut bien protéger nos administrés. »
Une mesure plébiscitée par les riverains
Dans le village, la mesure est largement plébiscitée. « Même deux voitures ont du mal à se croiser ici. Alors imaginez avec 200 par heure ! », soupire un habitant. Bruit, insécurité, routes dégradées : le ras-le-bol était général. La mairie a même incité ses administrés à utiliser l’application Waze pour signaler les restrictions, espérant ainsi limiter le trafic en amont. « Votre geste compte », affirmait encore récemment le site de la commune. Le message a depuis été remplacé par un encart officiel sur l’arrêté. Une chose est sûre : à Ève, les GPS ne dicteront plus la loi.