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La reconnaissance de l’État palestinien par la France représente un tournant significatif dans la diplomatie internationale, en particulier pour le conflit israélo-palestinien. Ghaith al-Omari, ancien conseiller du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, analyse les implications de cette décision.
Une avancée diplomatique majeure
Ghaith al-Omari, qui a consacré une grande partie de sa carrière à la recherche de la paix entre Israéliens et Palestiniens, souligne que la reconnaissance par la France ouvre la voie à d’autres pays. « Cela est considérable. Je m’attends à ce que davantage encore les suivent », a-t-il déclaré. Cependant, il reste sceptique quant à l’impact immédiat sur le terrain, notant que, malgré ce soutien, le changement ne se produira pas sans l’appui des États-Unis.
Le message à Israël
Selon al-Omari, la position israélo-américaine selon laquelle la reconnaissance d’un État palestinien renforcerait le Hamas est erronée. « Au contraire, cela affaiblit le Hamas », affirme-t-il, en précisant que le mouvement islamiste s’oppose fondamentalement à une solution à deux États. La reconnaissance internationale de l’Autorité palestinienne, en revanche, pourrait renforcer sa légitimité.
Pression sur l’Autorité palestinienne
Al-Omari insiste sur le fait que la reconnaissance ne doit pas seulement servir de symbole, mais doit également inciter l’Autorité palestinienne à se réformer. « Si l’Autorité ne s’attaque pas à la corruption et ne met pas de l’ordre dans ses rangs, elle restera impopulaire », prévient-il. La France et l’Europe ont un rôle essentiel à jouer en maintenant cette pression pour des réformes internes.
Les défis à relever
Pour qu’un État palestinien émerge, plusieurs conditions doivent être remplies, dont la fin de la guerre à Gaza. « Tant que la guerre continue, tout progrès est impossible », déclare al-Omari. Il souligne également la nécessité d’une réforme au sein de l’Autorité palestinienne afin d’éviter la création d’un État défaillant.
Un rôle essentiel pour les États-Unis
Al-Omari fait également remarquer que, sans un leadership américain actif, il sera difficile de convaincre Israël de changer de cap. « Les États-Unis doivent s’engager sérieusement dans la question palestinienne », conclut-il, en notant que l’administration actuelle semble peu intéressée par cette problématique.
L’impact de la diplomatie française
La déclaration française a brisé un tabou et pourrait inciter d’autres nations à suivre son exemple. « Le rôle de la France a été essentiel », dit al-Omari, en ajoutant que cette dynamique pourrait ouvrir la voie à d’autres pays comme le Royaume-Uni et le Canada pour reconnaître l’État palestinien.
Conditions pour la paix
Pour conclure, al-Omari évoque que la clé pour parvenir à un accord passe par la création d’alternatives viables à des mouvements comme le Hamas, ainsi que par des réformes internes au sein de l’Autorité palestinienne. « Sans alternative, les idéologies ont tendance à survivre », prévient-il.
Des habitants de Gaza portent des sacs de farine qu’ils ont reçus après l’entrée de camions d’aide humanitaire par le point de passage de Zikim, dans le nord du territoire, le 27 juillet 2025.