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La situation humanitaire à Gaza se dégrade rapidement, avec une majorité écrasante de la population incapable d’accéder à l’eau potable et aux services d’assainissement. La population est confrontée à un chaos sécuritaire favorisé par l’occupation, entraînant le pillage des camions d’aide humanitaire. Parallèlement, la famine s’intensifie sous le blocus israélien, causant la mort de cinq Palestiniens par inanition ces dernières 24 heures, portant le total des victimes de la famine à 180, dont 93 enfants.
Le Bureau de l’ONU pour les affaires humanitaires souligne que :
- 96 % des foyers à Gaza souffrent d’insécurité hydrique.
- 90 % de la population ne peut accéder à une eau potable de qualité.
- Trois habitants sur quatre rencontrent des difficultés pour accéder aux installations sanitaires.
Le spectre de la famine plane alors que les infrastructures d’eau et d’assainissement sont presque totalement effondrées.
Victimes de la famine
Le ministère de la Santé à Gaza a confirmé la mort de cinq Palestiniens dus à la faim au cours des dernières 24 heures. Parmi les victimes, un nourrisson est décédé au centre hospitalier Al-Shifa en raison de la malnutrition sévère. À ce jour, le bilan des décès liés à la famine s’élève à 180, incluant 93 enfants.
Dans une interview depuis Amman, le porte-parole régional de l’UNICEF, Salim Owais, a déclaré que plus de 5000 enfants ont souffert de malnutrition durant la première moitié du mois de juillet.
Il a insisté sur l’urgence d’ouvrir les voies pour acheminer toutes les formes d’aides humanitaires essentielles dans le territoire.
De son côté, Khalil Al-Daqqaran, porte-parole de l’hôpital Chouhada Al-Aqsa à Deir Al-Balah, a dénoncé la poursuite par les autorités d’occupation israéliennes d’une politique de famine systématique en empêchant l’entrée de toute assistance humanitaire. Il a mis en garde contre la hausse prévisible du nombre de morts liés à la malnutrition, soulignant la pénurie critique de produits sanguins dans les hôpitaux du territoire.
Il a également appelé à mettre fin à cette politique délibérée de famine, affirmant : « La population de Gaza manque d’eau, de nourriture, de médicaments, et le système de santé est au bord de l’effondrement. »
Un enfant à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, souffre de malnutrition sévère due au siège israélien.
Les déplacés dans les camps de Gaza peinent à obtenir de l’eau potable propre.
Pillages et insécurité
Le bureau médiatique du gouvernement de Gaza a annoncé que seulement 80 camions d’aide ont pénétré dans la bande de Gaza dimanche dernier, la plupart d’entre eux ayant été pillés à cause du désordre sécuritaire entretenu par l’occupation israélienne.
Selon un communiqué publié sur Telegram, les besoins quotidiens effectifs de Gaza nécessitent au moins 600 camions de ravitaillement, incluant du carburant, pour répondre au minimum des nécessités vitales.
Le communiqué dénonce vivement la poursuite de la politique de famine, la fermeture des passages frontaliers et l’interdiction de l’entrée de l’aide humanitaire. Il tient Israël et ses alliés internationaux pour responsables de l’aggravation de la catastrophe humanitaire affectant plus de 2,4 millions de Palestiniens.
Le gouvernement fait appel à la communauté internationale ainsi qu’aux organisations des droits humains et humanitaires pour agir afin d’ouvrir durablement les passages, garantir un flux sûr d’aide alimentaire, médicale et de lait pour enfants, et pour que l’occupation soit tenue responsable de ses crimes contre les civils désarmés.
Des Palestiniens se rassemblent autour d’un camion d’aide dans la ville de Beit Lahia, au nord de Gaza.
Blocage de l’entrée des camions d’aide
Adnan Abu Hasnah, conseiller en communication de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a demandé l’entrée d’au moins 600 camions d’aide dans la bande de Gaza, ainsi que l’autorisation pour le personnel de l’agence de gérer les points de distribution.
Il a précisé que les autorités israéliennes autorisent uniquement l’entrée de 30 à 40 camions par jour, et ce par des routes dangereuses.
Le directeur de l’aide médicale à Gaza a déclaré que l’aide fournie actuellement est insuffisante pour nourrir même 1 % des habitants du territoire. La malnutrition est en constante augmentation, et il souligne la nécessité de couloirs humanitaires sécurisés.
Depuis plusieurs mois, Gaza fait face à une pénurie sévère de nombreux types de nourriture. Par ailleurs, les quantités d’eau potable disponibles ne suffisent pas aux besoins de la population. Le système de santé est épuisé, confronté à la prolifération de maladies que le secteur médical risque de ne plus pouvoir traiter.
Depuis le début de ce que plusieurs qualifient de génocide le 7 octobre 2023, Israël a intensifié sa politique de blocus en fermant toutes les portes d’entrée des aides humanitaires, médicales et alimentaires depuis le 2 mars 2025. Cette situation a provoqué une explosion de la famine, dont les indicateurs atteignent aujourd’hui des niveaux catastrophiques au sein de la population de Gaza.