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Israël sous pression : tensions et critiques face à la guerre à Gaza

by Sara
Israël sous pression : tensions et critiques face à la guerre à Gaza
Israël, Palestine

Les médias israéliens rapportent de vives critiques à l’encontre du gouvernement concernant sa gestion de la guerre à Gaza, avec un accent particulier sur la négligence du dossier des otages et la dégradation de la situation humanitaire. Ces voix discordantes viennent aussi bien d’anciens responsables sécuritaires que politiques.

Des critiques sévères sur la gestion gouvernementale

Yoram Cohen, ancien chef du Shin Bet, a fortement critiqué le gouvernement israélien. Il reconnaît que l’armée réalise des avancées et fait de son mieux dans les combats. Toutefois, il souligne que le gouvernement n’a pas obtenu de résultats significatifs dans la gestion du dossier des otages ni dans les négociations.

Cohen déplore également le lourd tribut payé avec la mort de plus de 40 soldats israéliens, tout en faisant face à une critique internationale sans précédent.

Tensions croissantes au sein du leadership israélien

Efrat Ekman, députée du parti démocrate, exprime des doutes quant à l’existence d’une réussite stratégique, malgré l’exécution des missions confiées à l’armée. Elle note que la communauté internationale est témoin de la catastrophe humanitaire et de la famine à Gaza, tandis que les perspectives d’un accord sur les otages s’éloignent.

Parallèlement, le journaliste politique Yaron Abraham, de la chaîne 12, révèle une montée des tensions entre le monde politique et militaire. Les ministres de droite font pression pour une occupation totale de la bande de Gaza afin de libérer les otages, une approche que l’armée refuse.

Un tournant stratégique attendu

Selon Abraham, la semaine en cours pourrait être décisive avec des décisions stratégiques susceptibles de modifier le cours de la guerre, surtout en l’absence de progrès dans les négociations sur les otages.

Dans le même temps, l’analyste Amos Harel, du journal Haaretz, exprime un profond pessimisme, estimant qu’il n’existe pas de fin imminente à ce conflit, sauf à une implication forte de l’ancien président américain Donald Trump, comme ce fut le cas auparavant.

Accusations contre Netanyahu et défis diplomatiques

Barak Seri, ancien conseiller du ministre de la Défense, accuse le Premier ministre Benjamin Netanyahu, visé par la Cour pénale internationale, de privilégier la chasse aux ministres Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir. Cette orientation aurait entraîné Israël dans une « tempête diplomatique », renforçant la position du Hamas, qui s’est imposé comme interlocuteur clé dans la revendication d’un État palestinien depuis le 7 octobre.

En parallèle, la frustration envers la gestion gouvernementale s’est accentuée au point que certains analystes dénoncent des promesses mensongères sur la victoire militaire et la libération rapide des otages. Ces critiques mettent en avant l’épuisement des forces armées, les pertes humaines, la crise humanitaire à Gaza, ainsi que la détérioration de la position internationale d’Israël.

Oubli et négligence des familles des otages

La souffrance des familles des otages s’intensifie face à ce qu’elles perçoivent comme un abandon gouvernemental. Une mère d’otage rapporte que le coordinateur des otages lui a répondu que la détérioration de l’état de son fils était « due au Hamas ».

Un autre parent évoque l’oubli total des prisonniers et le manque de discussions sérieuses sur leur libération ou sur la fin du conflit.

Sur le plan médiatique, des accusations d’inhumanité sont également soulevées. L’animateur politique Riel Berkovitch s’interroge sur la compassion de Netanyahu, Ben-Gvir, et Smotrich, avertissant que l’histoire jugera sévèrement Netanyahu pour les images et décisions associées.

Débat sur la nature des opérations militaires

Le débat s’intensifie parmi les anciens responsables sur les opérations militaires en cours. Amiran Levin, ex-commandant de la région sud, qualifie les ordres donnés à l’armée de « crime », accusant les autorités d’avoir ordonné de tirer sur des enfants et des familles affamées. Il qualifie ces actes de « génocide ».

Rotem Isaac, journaliste de Yedioth Ahronoth, corrobore ces allégations en évoquant des tirs sur des personnes âgées et des enfants pendant plusieurs jours avant l’annulation de la directive. Elle déclare avoir été victime d’insultes pour avoir couvert ce sujet.

Analyse stratégique et guerre médiatique

Yuval Biton, ancien directeur des prisons israéliennes, souligne le manque de compréhension d’Israël vis-à-vis de la nature du Hamas. Il affirme que ce dernier ne capitulera jamais ni ne déposera ses armes et s’interroge sur le rôle du gouvernement qui semble ignorer les sacrifices consentis pour les otages et la mort inutile de soldats.

Michael Milstein, professeur d’études palestiniennes, souligne la maîtrise du Hamas dans la captation du discours mondial et israélien, notamment autour des thèmes de la famine et des otages, qu’il utilise à des fins de propagande.

Aviatali Leibovich, ancienne porte-parole militaire, critique la communication israélienne, affirmant que le Hamas a construit une campagne précise et organisée depuis plusieurs semaines, pendant qu’Israël réagissait plutôt que d’initier. Ce décalage a coûté des points importants au pays dans la bataille de l’opinion publique.

Un tournant dans le discours israélien

Ohad Hamo, correspondant aux affaires arabes, note une réussite majeure pour le Hamas, qui a imposé le concept d’une « transaction unique » dans le discours israélien, alors que le gouvernement insistait depuis deux ans sur des accords progressifs.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/8/4/%d8%a5%d8%b9%d9%84%d8%a7%d9%85-%d8%a5%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84%d9%8a-%d8%aa%d8%ad%d8%b0%d9%8a%d8%b1%d8%a7%d8%aa-%d9%85%d9%86-%d9%83%d8%a7%d8%b1%d8%ab%d8%a9

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