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La ville de Jumilla, située dans la région de Murcie au sud-est de l’Espagne, a récemment pris une décision controversée en interdisant les fêtes musulmanes dans les espaces publics. Cette mesure, qui suscite de vives réactions, a été adoptée par le conseil municipal et marque une première en Espagne.
Une décision sans précédent
Les célébrations religieuses de l’Aïd al-Fitr, prévue pour le 20 mars 2026, et de l’Aïd al-Adha, qui aura lieu le 27 mai 2026, ne pourront pas se tenir dans les gymnases et centres civiques de la ville. En effet, le parti conservateur local, soutenu par le Parti populaire (PP), a voté en faveur de cette interdiction malgré les voix contraires de la gauche.
Cette décision représente un changement significatif par rapport aux années précédentes, où ces espaces avaient accueilli sans problème les prières des 1 500 musulmans de Jumilla, dans une commune de plus de 27 000 habitants.
Réactions et critiques
Selon Mounir Benjelloun Andaloussi Azhari, président de la fédération espagnole des organisations islamiques, cette proposition est « islamophobe et discriminatoire ». Il déclare : « Ils ne s’en prennent pas aux autres religions, ils s’en prennent à la nôtre », exprimant ainsi son inquiétude face à la montée des discours racistes en Murcie.
Cette décision va à l’encontre du droit fondamental à la liberté de religion et de culte, tel que stipulé dans l’article 16 de la Constitution espagnole. Francisco Lucas, chef de file des socialistes en Murcie, a dénoncé sur X cette violation de la Constitution, arguant que le PP met en danger la cohésion sociale dans sa quête de pouvoir.
Une identité contestée
Les critiques de cette interdiction soulèvent des questions sur la notion d’identité. Juana Guardiola, ancienne maire socialiste de Jumilla, a interrogé : « Qu’entendent-ils par identité ? Et qu’en est-il des siècles d’héritage musulman ici ? »
Des sources du ministère de la Justice ont également qualifié cette décision de « nouvel exemple de la dérive extrémiste et exclusive des gouvernements de droite vers l’extrême droite », soulignant les tensions croissantes autour de cette question.