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Un élan de tristesse et de condamnations a suivi l’assassinat ciblé par Israël de cinq membres du personnel d’Al Jazeera à Gaza, dont le correspondant de renom Anas al-Sharif. L’attaque par drone, survenue tard dimanche, a visé une tente abritant des journalistes à l’extérieur de la porte principale de l’hôpital al-Shifa, tuant sept personnes.
Parmi les victimes figuraient le correspondant d’Al Jazeera Mohammed Qreiqeh ainsi que les opérateurs de caméra Ibrahim Zaher, Moamen Aliwa et Mohammed Noufal. Quelques heures avant l’attaque, Anas al-Sharif, âgé de 28 ans, décrivait sur X le bombardement intense et concentré mené par Israël dans l’est et le sud de Gaza. Reconnue pour son courage, sa voix était devenue emblématique du reportage sur le génocide israélien continu dans l’enclave.
Réactions internationales et régionales
Al Jazeera Media Network a fermement condamné ce qu’elle qualifie d’« assassinat ciblé » de ses journalistes, dénonçant une attaque préméditée contre la liberté de la presse. Ces pertes ont provoqué de nombreuses réactions :
- Mission palestinienne à l’ONU : Elle accuse Israël d’avoir « délibérément assassiné » Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, deux des derniers journalistes encore présents à Gaza. Selon elle, ces reporters exposaient systématiquement le génocide et la famine orchestrés par Israël.
- Ministère iranien des Affaires étrangères : Le porte-parole Esmail Baghaei appelle la communauté internationale à tenir Israël responsable. Il déclare : « Un badge de presse ne protège pas contre des criminels de guerre génocidaires ». Il exhorte à dénoncer ce génocide et à agir pour que justice soit faite.
- Organisation des Nations Unies : Le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, a présenté ses condoléances à la famille d’Al Jazeera et appelé à une enquête. Il rappelle que les journalistes doivent pouvoir travailler librement et sans crainte, partout dans le monde.
Condamnations des organisations journalistiques et des droits humains
Plusieurs associations ont condamné l’attaque, soulignant l’impact dramatique sur la liberté de la presse :
- Al Jazeera Media Network : Dans un communiqué, le réseau dénonce l’admission par l’armée israélienne de ses crimes et insiste sur le fait que le bombardement était intentionnel. Il s’agit selon eux d’une tentative désespérée de réduire au silence ceux qui documentent l’offensive meurtrière à Gaza.
- Committee to Protect Journalists (CPJ) : L’organisation exprime son horreur face à la mort des journalistes et questionne la politique israélienne d’accuser sans preuve les reporters de militantisme. Sara Qudah, directrice régionale, insiste sur la nécessité de rendre les responsables responsables.
- Amnesty International : L’attaque est qualifiée de crime de guerre. Le militant Mohamed Duar rend hommage à Anas al-Sharif, récompensé pour son engagement en faveur de la liberté de la presse. Amnesty rappelle les conditions extrêmement périlleuses dans lesquelles travaillent les journalistes à Gaza.
Appels à la justice et à la protection des journalistes
La communauté internationale est aussi invitée à agir fermement :
- National Press Club (États-Unis) : Son président, Mike Balsamo, souligne l’importance d’une enquête transparente et réclame que les journalistes puissent exercer leur métier sans être ciblés. Il rappelle que le droit international impose la protection des reporters en zone de conflit.
- Council on American-Islamic Relations (CAIR) : L’organisation dénonce la politique israélienne de ciblage des journalistes palestiniens comme un crime de guerre. Son directeur national Nihad Awad exhorte les médias internationaux à faire preuve de solidarité avec leurs collègues palestiniens.
Depuis octobre 2023, 269 journalistes ont été tués à Gaza, faisant de ce conflit le plus meurtrier jamais enregistré pour les professionnels des médias. La mort d’Anas al-Sharif et de ses collègues d’Al Jazeera illustre tragiquement les risques extrêmes auxquels sont confrontés ceux qui cherchent à révéler la vérité dans cette région ravagée par la violence.