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En ce mois d’août, alors que des bombes de 900 kg s’abattent sur Gaza, les plans du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour prendre le contrôle militaire de la ville se précisent. Au-delà des destructions massives et des quartiers anéantis, cette stratégie cache une ambition claire : effacer toute trace de ce qui s’est passé, avant que le monde ne puisse voir la vérité sur le terrain.
Une occupation formalisée pour masquer un génocide
Vendredi, le cabinet de sécurité d’Israël a validé l’occupation de la ville de Gaza, marquant ainsi l’aboutissement d’une politique systématique de destruction. La séquence est méthodique :
- Détruire d’abord ;
- Priver de nourriture ensuite ;
- Occuper ensuite ;
- Exiger la démilitarisation ;
- Procéder enfin à un nettoyage ethnique complet, lorsque les Palestiniens sont privés de tout pouvoir politique et capacité de résistance.
Cette stratégie vise à réaliser le rêve d’un « Grand Israël » au détriment des droits et de la vie des Palestiniens.
Nettoyage du terrain : effacer les preuves avant l’arrivée des médias étrangers
L’occupation de Gaza n’a pas pour seul objectif de contrôler le territoire, mais aussi de dissimuler les crimes commis. Dimanche dernier, l’armée israélienne a assassiné cinq journalistes d’Al Jazeera en frappant un camp de médias près de l’hôpital al-Shifa avec un missile. Ces journalistes s’ajoutent à la liste de plus de 230 professionnels palestiniens des médias tués depuis octobre 2023.
Dans ce contexte où Israël interdit l’accès libre des médias étrangers à Gaza, les journalistes palestiniens sont les seuls à documenter les crimes de guerre israéliens. Cette attaque mortelle vise à les faire taire.
Par ailleurs, les journalistes étrangers qui sont arrivés par des ponts aériens ont été avertis : filmer est désormais interdit sous peine de suspension des livraisons d’aide. Les images aériennes diffusées ont pourtant révélé une véritable désolation : un paysage urbain réduit en cendres, ruines et rues désertes.
Un crime contre l’humanité sous le silence de la communauté internationale
Le bilan officiel des morts à Gaza s’élève à 60 000, chiffre que plusieurs experts estiment largement sous-évalué. Des centaines de milliers de Palestiniens ont sans doute été tués. Le rapport des experts de l’ONU du 7 août a déclaré que « Israël est en train d’exterminer le peuple de Gaza par tous les moyens ».
La stratégie pour dissimuler ces crimes est déjà connue :
- Enterrer les civils massacrés dans des fosses communes à l’aide de bulldozers ;
- Retenir les corps des victimes de torture ;
- Disséminer des scènes de crime entières sous le sable ;
- Placer des armes dans des hôpitaux pillés pour justifier les attaques ;
- Mentir sur la découverte de tunnels.
Ce schéma s’inscrit dans une longue histoire de falsification et d’effacement des preuves depuis 1948, où les autorités israéliennes ont construit au-dessus des ruines des villages palestiniens nettoyés ethniquement.
Contrôle des médias et propagande militaire
L’armée israélienne n’autorise l’accès des journalistes étrangers qu’en les intégrant à ses unités militaires sous des conditions strictes :
- Soumission de tous les documents à un contrôle militaire avant publication ;
- Surveillance constante des reporters ;
- Interdiction de parler librement avec les Palestiniens.
Cette pratique transforme les journalistes en porte-voix de l’armée israélienne, répandant ses justifications pour la destruction massive et relayant ses mensonges sur l’utilisation prétendue de civils palestiniens comme « boucliers humains » ou sur les « centres terroristes » que constitueraient les hôpitaux et écoles de Gaza.
Une occupation pour faciliter le nettoyage ethnique
L’occupation totale de Gaza facilitera également la poursuite des massacres et déplacements forcés :
- Les Palestiniens refusant la déportation seront qualifiés de « militants » pour justifier leur liquidation ;
- Des tracts ont déjà averti la population du nord de Gaza qu’elle serait considérée comme complice de terrorisme en cas de non-évacuation ;
- Le déplacement massif vise à créer un récit de migration volontaire, masquant la réalité d’un nettoyage ethnique.
À court terme, Israël souhaite concentrer les Palestiniens dans des camps dans le sud, les séparant de leurs terres et préparant leur expulsion progressive, les privant ainsi de leur droit au retour, conformément à un schéma déjà observé lors de la Nakba.
Une réaction internationale insuffisante et un appel à l’action urgente
Face à cette situation dramatique, la communauté internationale se contente de condamnations symboliques. L’Allemagne a même suspendu les exportations militaires utilisables à Gaza, un geste qui aurait dû avoir lieu il y a 22 mois, au début des bombardements aveugles.
Ces mesures restent dérisoires et ne dédouanent pas les gouvernements complices par leur passivité. Il est impératif que la communauté internationale prenne des mesures décisives, incluant une intervention militaire conforme au droit international pour :
- Mettre fin immédiatement aux violences ;
- Permettre un accès humanitaire sans restriction ;
- Garantir la liberté et les droits fondamentaux des Palestiniens ;
- Offrir un libre accès aux journalistes internationaux pour recueillir les preuves avant qu’elles ne soient effacées.
Un avertissement palestinien ignoré depuis trop longtemps
Depuis 22 mois, les Palestiniens dénoncent ce qu’ils appellent un génocide. Ils l’ont fait sous les décombres, dans la faim et la douleur. Ils ont affirmé qu’Israël ne se défend pas, mais cherche à les effacer.
Les responsables israéliens eux-mêmes ont reconnu qu’occupation et nettoyage ethnique sont objectifs. Sans une action internationale urgente, l’expression « jamais plus » ne concernera pas la prévention d’un génocide, mais la survie même de la population palestinienne à Gaza.